A peine devenait-il propriétaire de l’écurie suisse Sauber, que le constructeur allemand Audi ouvrait son capital au fond souverain du Qatar, le bien connu Qatar Investment Authority (QIA). Ce dernier a acquis 30% du capital de l’écurie, pour un montant estimé à 360 millions d’euros. Cet accord est bien plus large et comprendrait un deal estimé dans sa globalité au milliard d’euros.
Economiquement, l’année 2024 est catastrophique pour la marque premium allemande. Le marché chinois s’effondre, les ventes de ses véhicules électriques sont au point mort, après avoir investit un total de 800 millions d’euros dans son programme F1 (650 millions d’euros dans le rachat de l’écurie suisse, Sauber et 150 millions dans son programme moteur 2026), est venu le temps d’introduire un partenaire secondaire dans le projet. Par nécessité ?
Un contrat visant à augmenter le budget de l’écurie F1
Le contrat signé avec QIA, permet une option pour monter jusqu’à 60% du capital à l’horizon 2030. L’accord ouvre sur un sponsoring pendant 5 ans donné à 500 millions d’euros au global. Soit 100 millions d’euros de partenariat commerciaux par saison pour l’écurie, à partir de 2025. Cela permettra de viser un budget de plus de 350 millions d’euros l’an prochain, selon les estimations.
Il est beaucoup question de visibilité de Qatar Airways sur les monoplaces allemandes la saison prochaine, mais, un modèle du type Qatar Fondation (comme déjà vu au FC Barcelone il y a une décennie), serait de privilégier uniquement la saison 2025. Car l’an prochain, l’écurie sera encore nommée Stake Sauber. La marque Audi F1 sera officiellement introduite en 2026, avec la nouvelle réglementation moteur et châssis.
Mais aussi un contrat pétrolier
L’autre partie de l’accord avec QIA concerne le développement du e-carburant. Déjà partenaire du pétrolier British Petroleum (BP), Audi bénéficie également du travail de Porsche dans le domaine du e-carburant. En 2026, les moteurs de F1 seront alimentés uniquement avec ce type d’énergie, le retard de BP serait manifeste. Il fallait un partenaire complémentaire et motivé pour investir dans ce domaine. Pour se faire, 200 millions d’euros seront injectés dans un premier temps, dans la recherche et développement du E-carburant F1.
Cet investissement d’un milliard est également une réponse à l’Arabie Saoudite, qui avec ses investissements dans l’écurie Aston Martin (et la marque automobile), via le pétrolier Aramco et la société minière Maaden, est déjà présent à hauteur de 85 millions d’euros dans le budget de l’écurie anglaise. Et plus pour 2026. L’investissement du Qatar avec Audi est une réponse à son meilleur ennemie sur la scène économique.