Jeudi 7 avril, le Conseil d’administration du groupe Volkswagen a confirmé son soutien, à la poursuite du programme d’investigation F1, des marques Audi et Porsche, pour une introduction à l’horizon 2026. Ce n’est pas un investissement encore ferme, mais l’avancée est réelle. Le flou de l’après 2026 doit être encore clarifié par la FIA concernant la réglementation moteur.
Deux salles deux ambiances. Porsche d’un côté et Audi de l’autre. Jamais un groupe automobile n’avait eu auparavant, l’intention de se lancer ainsi en Formule 1, en prévoyant un des investissement les plus importants de l’histoire, par la même occasion. Avant même véritablement être présent dans la discipline!
Porsche avec Red Bull
Christian Horner, le Team Principal de Red Bull Racing a été le plus prompt à réagir à l’annonce. Les discussions entre les deux parties ont déjà débuté. En reprenant l’unité de production moteur de Honda Racing Technology, Red Bull a créé son usine Red Bull Porwertrain, afin de bénéficier de son propre moteur pour les saisons 2022, 2023, 2024 et 2025. Pour l’exercice 2022, Honda a accepté un investissement de 25 millions d’euros, pour adapter son moteur au carburant E10 et la marque autrichienne s’est engagée à embaucher une partie du personnel du constructeur japonais, et investir la même somme pour acheter du développement pendant un minium de trois saisons.
L’accord préliminaire entre l’équipe de Max Verstappen et Porsche est en deux temps. Un premier concerne un investissement sur la période 2023-2025, d’environ 45 millions d’euros, permettant au constructeur allemand d’aider au financement du moteur Red Bull. Puis une fourniture gratuite du moteur en échange, dès 2025, d’une visibilité sur la monoplace et ensuite d’un investissement de 45/50 millions d’euros par an, comme partenaire. De la même manière que l’avait été Aston Martin par le passée.
Au total l’accord préliminaire, en plus de l’investissement de 150 millions d’euros pour le développement du moteur Porsche est estimé à 245 millions d’euros, avant 2026.
Audi à la recherche d’une équipe
Autre projet du côté de Audi, inspiré par Mercedes, la marque aux anneaux cherche à reprendre une équipe et la rebaptiser afin de maximiser sa visibilité. Trois écuries sont dans la cible : McLaren, Williams et Alfa Roméo (Sauber). Si Williams n’est actuellement considéré que comme le plan D, McLaren est la priorité. Une première proposition de 450 millions d’euros a été portée, pour prendre environ 45% de l’équipe McLaren Racing. Zak Brown, CEO de McLaren a proposé un investissement dans la filiale automobile de sport, en échange d’une ouverture des discussions. Un média allemand a annoncé une offre de 650 millions d’euros pour l’équipe F1 et le constructeur automobile. Toutefois, l’agence Reuters annonce une revalorisation à 500 millions, de l’offre initiale. Audi ne cherche qu’à reprendre une équipe F1 et pas un groupe dans son ensemble, surtout avec une gamme de véhicules concurrents de Lamborghini (filiale de Audi).
En plus de McLaren, des discussions se poursuivent avec Sauber Group (Alfa Roméo Racing), pour une reprise intégrale, à hauteur de 350 millions d’euros, soit le prix demandé à Andretti Group durant l’été 2021 et dernièrement, à Aston Martin Racing.
Le plan d’Audi comprend ainsi, l’apport de 150 millions d’euros dans le moteur, la reprise d’une équipe entre 350 et 500 millions d’euros et de l’investissement jusqu’en 2026 d’environ 50 à 100 millions d’euros dans cette dernière. Soit 200 à 400 millions d’euros. Un projet avec une enveloppe de 1 milliards d’euros avant 2026.
Un programme de 1,3 milliards d’euros avant d’entrer en F1!
Porsche et Audi, avant d’arriver à 100% en Formule 1, devront ainsi dépenser au total 1,3 milliards d’euros, pour l’investissement moteur (la base motrice serait la même, seule l’unité hybride serait distincte, selon les rumeurs), le contrôle d’une équipe F1 et le financement de ces équipes F1, tant que partenaires. Une injection de fond importante qui fait réfléchir le board du groupe allemand. Mais qui peut rapporter gros. Il est estimé que ce pré-investissement pourrait rapporter près du triple en visibilité, soit 3,5 milliards d’euros.