Avec 12 titres constructeurs et 13 titres pilotes, Adrian Newey est devenu le concepteur le plus titré de l’histoire de la Formule 1. L’anglais devance largement le sud-africain Rory Byrne (l’homme des Benetton et Ferrari de Michael Schumacher), qui cumule 8 titres pilotes et 9 titres constructeurs. Logiquement avec son palmarès, Newey durant sa carrière a été l’ingénieur le plus payé du paddock. Histoire.
Williams les premiers titres
Lorsque Adrian Newey arrive chez Williams en 1990, en provenance de Leyton House, il est considéré comme un potentiel d’avenir. Un aérodynamicien qui ose. Il était payé 250 000 dollars, moins que dans l’équipe anglo-japonaise qu’il venait de quitter. En 1994, la Scuderia Ferrari lui propose 1 million de dollars, faisant augmenter son contrat chez Williams, à ce salaire jusqu’en 1997. Sur la période, Newey a conçu des monoplaces ayant permis de remporter les titres en 1992, 1993, 1994, 1996 et 1997, chez les constructeurs.
McLaren un début prometteur, puis la déception
La signature de son contrat McLaren pour la saison 1998, contre 3,2 millions de dollars par an, pendant 5 ans était une surprise, tant sur le montant, que la destination. Le plan de domination, à la façon de Williams entre 1992 et 1994, était construit à l’usine de Woking, mais il n’a jamais abouti. Causé par les restrictions de la Fédération, les protestations de la concurrence et la fiabilité du moteur Mercedes-Benz V10. Une déception qui provoqua un épisode en 2001 : Jaguar lui proposa 5,6 millions de dollars, que Newey accepta, en provoquant une crise sans précédente pour un transfert d’un ingénieur. McLaren, qui n’était pas au courant de la volonté de départ de son ingénieur, usa d’influence auprès du propriétaire de l’équipe Jaguar (Ford), pour finalement proposer près de 6,4 millions de dollars, jusqu’en 2006. Mais l’ingénieur était orienté sur la conception de monoplace d’avenir, soumis à la volonté de l’équipe McLaren. La fameuse MP4/18 qui n’a jamais roulé en Grand Prix en a été l’illustration. Une voie de garage.
Les résultats pour McLaren s’en sont ressentis. Newey a conçu des monoplaces titrées en 1998 chez les constructeurs 1998 et 1999 avec Mika Hakkinen. Le reste n’aura été que déception.
L’épisode Red Bull Racing
Alors que de nouveaux projets comme la Coupe de l’América pointaient une perspective de retrait du monde de la Formule 1, Adrian Newey se retrouve chez Red Bull Racing, pour un contrat à 10 millions de dollars, sur une durée de 5 ans. L’esprit de la structure ressemblait alors à Williams-Renault des années 90 et lui inspira confiance. L’accord prévoyait une clause de prolongation automatique, en cas de titre de champion du monde sur la période. Sebastian Vettel et Red Bull ont été champions du monde en 2010. La proposition, en 2010, de Ferrari d’un contrat de 10 millions d’euros, a été rejetée. Mais Newey a gagné une augmentation de salaire, à hauteur de 12 millions de dollars jusqu’en 2015.
Une dernière fois l’ingénieur a obtenu une offre de la Scuderia Ferrari, à 20 millions d’euros. Nous étions en 2014. Mais, l’équipe autrichienne l’a prolongé sur la base de 15 millions de dollars, tout en lui faisant bénéficier de liberté dans son emploi du temps jusqu’en 2019, le même accord a été prolongé jusqu’en 2023. Actuellement Newey touche toujours 15 millions de dollars par saison.
Chez Red Bull, Adrian Newey aura conçu des monoplaces vainqueurs des titres 2010, 2011, 2012, 2013 et 2022 chez les constructeurs et 2010, 2011, 2012, 2013 avec Sébastian Vettel et 2021, 2022 avec Max Verstappen.
L’homme qui valait 270 millions
Avec l’ensemble de ses contrats Adrian Newey a cumulé depuis 1990, un total de 269,6 millions de dollars cumulés avec Williams, McLaren et Red Bull. Dans le détail, 2% de ses salaires proviennent de Williams (5 millions de dollars), 15% de la part de McLaren (41,6 M$) et le reste des 83%, pour le compte de Red Bull Racing (près de 223 M$). La rumeur d’une proposition de Mercedes AMG F1, offrant jusqu’à 40 millions d’euros par saison à Newey, permettra soit un transfert massif et inédit, soit une augmentation pour un dernier contrat, tournant autour de 20 millions de dollars par saison.