L’Olympique Lyonnais traverse une zone de turbulence durable depuis 2020 et le bouleversement de nôtre monde sous la Covid et ses effets désastreux à tous les étages. Cinq exercices comptables se sont clos, entre temps, l’OL a changé d’actionnaire majoritaire sur la fin de l’année 2022, au profit de John Textor. Mais une constante demeure au club : il est chroniquement déficitaire.
A l’heure pour les dirigeants de passer prochainement leur grand oral devant la Direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG), certains trahissent des inquiétudes. Selon L’Equipe ce mercredi, moins dans l’environnement direct du club, que de ses plus proches suiveurs. Les chiffres sont pourtant équivoques et poussent, a minima, à s’interroger sur la réussite du projet.
323,81 M€ net de déficit cumulés soit une saison de CA, trading inclus, pour l’OL
Nous avons remonté le temps et les comptes de l’OL, voilà cinq ans, donc, que le club n’a plus généré de bénéfices. Les deux derniers exercices positifs sont ceux de 2018 (+ 7,3 M€ net) et le suivant en 2019 (+ 6,4 M€ net). Depuis le club du Rhône cumule un total de 323,81 millions d’euros net de pertes. Dont presque un tiers (- 107,51 M€) sur la seule saison 2020-21.
Formulé autrement, ces 323,81 millions d’euros de déficits correspondent à quelque chose près à une saison complète de chiffre d’affaires du club ; celui du dernier bilan au 30 juin 2024 s’élevant à 361,4 millions d’euros. Mais seulement à l’ajout des opérations du mercato.
La bonne nouvelle, s’il en est une, celle que devrait notamment défendre le board face au gendarme financier du football français est que ce chiffre d’affaires est en constante progression. Et qu’avec, d’une part les levées de fonds espérées, notamment de la maison mère du groupe Eagle Football, d’une autre les économies possibles (qui passeront néanmoins par une réduction des effectifs du club) et enfin les cessions à venir de joueurs en janvier, l’Olympique Lyonnais reviendra peut-être sinon à l’équilibre, à tout le moins à plus de stabilité et de sérénité financière. Dire qu’il en a besoin est, dans cette situation comptable, un euphémisme.