La date du 6 octobre colle au premier jour, du calendrier de l’EuroLigue, saison 2022-2023. La compétition sera à suivre, en France, en exclusivité sur la plateforme Skweek, nouvellement créée par Alexei Fedorychev, homme d’affaire russe à la fortune née du potasse, qui s’est trouvé une passion pour le basket, à Monaco où il réside depuis trois décennies. Skweek a acquis les droits de diffusion des 450 matchs d’Euroligue et d’Eurocoupe, pour les quatre ans à venir. Lancer la plateforme de streaming sur de bons rails, pour qu’elle devienne à terme, un lieu de rendez-vous des fans français de la discipline, est la mission confiée à Oleg Petrov, avec qui nous avons échangé, à la veille du grand saut.
Expliquez-nous l’intérêt pour Fedcom, le leader mondial du souffre et des engrais, de créer sa branche média ?
Oleg Petrov: L’actionnaire majoritaire de notre société, Mr Fedorychev, est résident de Monaco. Il aime le sport. Il a été joueur de football. Quand il est arrivé à Monaco, il est devenu le sponsor du club de football. Il allait à chaque match. Il y a deux ans, il a participé au premier match de basket à Monaco. Il a vraiment aimé et a commencé à suivre le club. Finalement, il a pris la décision de le racheter, pour en devenir l’actionnaire. Il a commencé à analyser la compétition et à regarder les choses en plus de détails. Il a découvert qu’il y a beaucoup de potentiel sur cette compétition, qui n’est pas valorisée à la manière dont il le devrait, en particulier en France. Le basket est normalement le sport numéro en Europe, après le foot. Les jeunes en particulier consomment le sport différemment. La France est un grand pays, mais par rapport à ceux autour, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, la Grèce, ou la Turquie, le marché n’est pas développé. Il y a beaucoup de talents en France, la discipline est très connue, du monde s’y intéresse. Nous pensons que la popularité et le développement du basket sera rapide. Nous avons racheté les droits pour quatre ans, c’est plus ou moins les perspectives que Mr Fedorychev a dans la tête, car dans deux ans, il y aura les JO en France. Et l’équipe nationale est très forte. Nous pensons que la valeur et l’intérêt vont augmenter conséquemment.
Skweek a-t-elle vocation à devenir la plateforme de tous les basket ?
Oleg Petrov: Idéalement oui. Pour le moment nous n’avons, que l’Euroligue, mais nous visons tout le basket, notamment le championnat de France.
Qu’allez-vous proposer sur la chaîne ?
Oleg Petrov: Nous voulons faire plus de contenus, car le basket sera notre seule forme de sport. Nous diffuserons les matchs évidemment, mais pas seulement, nous allons suivre les joueurs, nous voulons créer une société de fans.
Le projet mobilise combien de personnes ?
Oleg Petrov: Aujourd’hui nous ne sommes pas beaucoup, je cherche encore des renforts. Nous tournons autour d’une quinzaine de personnes, c’est pas beaucoup, mais c’est suffisant pour le lancement.
Ça représente un gros budget ?
Oleg Petrov: Nous ne donnons pas de chiffres, mais cette première saison est celle de la phase d’investissement. Nous pensons qu’à partir de la troisième saison, qui sera après les JO, viendra la phase de la monétisation.
A 7,99€/mois ou 69,99€ à l’année, combien visez-vous d’abonnés ?
Oleg Petrov: Pour le moment, c’est difficile pour moi de faire une estimation, car il n’y a pas encore de base pour l’Euroligue. Nous devons d’abord commencer, puis patienter un à deux mois, avant d’établir les ambitions au nombre des abonnés.
Quelles autres formes de financement prévoyez-vous ? Y’aura-t-il de la publicité sur Skweek ?
Oleg Petrov: Oui, car nous allons travailler avec un partenaire en clair, à qui nous allons sous-licencier une partie de nos droits (ndlr, un match par journée d’Euroligue et d’Eurocoupe sera accessible à tout public).
Envisagez-vous de vous étendre à d’autres territoires que la France ?
Oleg Petrov: Il y a des idées, en effet. L’intérêt est de grandir sur ce marché.
Le communiqué de presse évoque l’entrée de Fedcom Group, dans « le streaming sportif ». Avez-vous d’autres intérêts que le basket ?
Oleg Petrov: Non pour le moment c’est seulement le basket.
Quelles seront vos prochaines étapes de croissance d’ici à 2026 et l’échéance de vos droits sur l’Euroligue ?
Oleg Petrov: Ce sera d’ajouter d’autres compétitions de basket, mais aussi d’autres activités de mechandising et d’advertising. Nous avons beaucoup d’intérêt en France pour la Ligue nationale de basket et ce qu’elle propose.
Vous avez des bureaux ?
Oleg Petrov: Nous sommes installés à Monaco, mais nous avons une opportunité forte d’ouvrir des bureaux à Paris.
Vous êtes dans quel état d’esprit, à la veille du lancement de Skweek ?
Oleg Petrov: Très positif. Il y a encore énormément de choses à faire. La période de préparation fut très courte. Nous avons commencé à régler ce travail à partir de juin. Tout ce qui a été fait depuis cette période, sur la création de l’identité de la marque et les droits, un gros boulot a été fait. Les derniers jours sont très chargés mais je suis positif, avec mes partenaires et nos collaborateurs, tout va bien.