Le tremblement de terre qui a secoué l’équipe Alpine F1 Team durant le week-end du Grand Prix de Belgique précède un projet nouveaux. Innovant même. La triple annonce des départs successifs du team principal, Otmar Szafnauer, du directeur sportif, Alan Permane et du directeur technique, Pat Fry a surpris par l’intensité. Les résultats en piste de l’équipe française depuis le début de saison et l’absence de redressement durant les dernières courses ont fait stagner les objectifs.
Le PDG de Renault a repris la main, évinçant d’abord il y a quelques jours, le patron de la marque Alpine, Laurent Rossi, puis le reste du projet. En parallèle, une rumeur à SPA-Francorchamps annonce que Andretti pourrait reprendre l’équipe Alpine au niveau du management en 2024 (voir dans les prochains mois), puis la totalité à l’horizon 2026.
Un prévisionnel trop conséquent pour le projet initial d’Andretti
Alors qu’il se concentre actuellement sur un projet NASCAR, Michael Andretti a compris que si la FIA est favorable à son projet d’équipe, les autres constructeurs ne souhaitent pas ouvrir à un 11ème prétendant, le trésor qu’est la Formule 1. Pour l’américain les calculs sont simples : Se lancer en F1 avec sa propre équipe va nécessiter environ 1,5 milliards d’euros d’investissements, jusqu’en 2031. Juste pour exister dans le paddock. Il sait que pour gagner face à Ferrari, Red Bull et Mercedes, il lui faudrait investir près de 3 milliards. Dont 500 millions pour s’inscrire.
Il y a déjà un accord entre Andretti et Alpine, mais…
Le projet Andretti/Renault/Alpine remonte au Grand Prix du Canada l’an dernier, avec un accord entre le patron de la marque française, Luca di Meo et Michael Andretti pour une fourniture moteur à l’horizon 2026. Entre temps, Andretti a noué un accord sponsoring avec Cadillac pour donner plus de sérieux à son projet d’équipe. En vain pour l’instant. C’est ainsi que le rapprochement s’opère en coulisse.
Alpine à la chasse d’un top pilote ?
De son côté Alpine a fait entrer dans son capital à hauteur de 24% un pool d’investisseur composé d’Otro Capital, de Redbird Capital Partners et de Maximum Effort Capital de l’acteur Ryan Reynolds, pour prendre une participation de 200 millions d’euros. Valorisant ainsi l’équipe à 825,7 millions d’euros. Il est estimé que 80% de cet investissement va servir à moderniser les outils de l’usine d’Enstone. Restent environ 40 millions pour des projets marketing. Mais en Formule 1, marketing signifie signature d’un grand nom comme pilote.
Des discussions ont eu lieu avec Charles Leclerc récemment, mais le monégasque a décliné. Cela suppose qu’Alpine ne songe pas à garder un des deux pilotes actuels. Après la tête de la direction, les pilotes seront désormais sous pression de résultats pour le reste de la saison 2023.
Vers un management d’Alpine par Andretti ?
L’une des pistes de la rumeur sur l’alliance Andretti/Alpine serait une reprise pendant deux ans du management de l’équipe. Une pratique courante dans les années 2000. Surtout à l’époque 2002-2005, avec la société d’ingénierie Prodrive (qui faisait courir les Subaru en WRC), et son président David Richards. Ce dernier était venu avec son staff comprenant son responsable du marketing et un directeur (Nick Fry, qui est resté après la reprise de l’équipe BAR par Honda, puis Brawn et les début de Mercedes jusqu’en 2013). La base de Mercedes AMG d’aujourd’hui. Le deal Andretti/Alpine pourrait s’en inspirer, avant que l’ensemble ne bascule comme l’équipe Andretti Alpine F1 Team en 2026.