Après le Bayern Munich, Sportune s’intéresse au modèle économique du club londonien d’Arsenal. Celui-ci ressemble beaucoup au business model allemand et devrait probablement amorcer un changement idéologique prochainement. Sous la pression d’actionnaires qui souhaitent désormais des résultats sportifs à la mesure des résultats financiers, Arsenal va bénéficier d’une enveloppe de 80 millions d’euros pour son prochain recrutement estival. Il faut dire que le club en a les moyens… Son bénéfice annuel est actuellement de plus de 70 millions d’euros et les dividendes reversés aux actionnaires fixés à 36 millions d’euros. La masse salariale est contenue entre 45 et 50% du budget du club. Un budget qui tourne autour de 450 millions d’euros annuel, dont 300 millions pour le seul produit du football.
Un club qui sait faire des plus-values sur les joueurs
La logique d’Arsène Wenger est différente des autres clubs anglais. Depuis toujours, le technicien alsacien s’inscrit dans le principe de la formation de jeunes pouces, avec l’idée de bien les revendre ensuite. Thierry Henry a été transféré à Arsenal contre 13,7 millions d’euros et a été vendu 20 millions au FC Barcelone. Robin Van Persie est arrivé à Londres contre 8 millions d’euros et il est parti à Manchester United pour 29 millions. Fabregas a été vendu 34 millions d’euros, enfin Samir Nasri est transféré pour 17 millions d’euros depuis l’OM et sera vendu 28 millions à Manchester City. Bref la politique des jeunes a été bénéfique pour l’essentiel aux finances du club. Toutefois, lorsque Van Persie qui touchait 4 millions d’euros à Londres s’est vu proposer 13,5 millions d’euros de salaire pendant 4 ans à MU, il n’a pas hésité et Arsenal n’a rien pu faire. Sportivement parlant, le système a donc ses limites.
Le stade d’Arsenal, la poule aux oeufs d’or…
Côté sponsoring, Fly Emirate a signé un contrat record permettant d’obtenir pour les prochaines saisons 30 millions d’euros, tandis que Nike continuera de donner 15 millions par année, mais un deal de 30 millions d’euros d’Adidas pourrait tout changer. Au total les revenus sponsoring du club sont estimés à 80 millions d’euros. Les droits TV représentent un total de 85 millions d’euros annuellement, tandis que les recettes de l’Emirate Stadium sont de 135 millions d’euros. D’ailleurs, le stade est le principal vecteur de développement du club, car il représente une majorité du produit hors football, en plus de différents investissements immobilier.
Un changement d’ère à venir pour Arsenal
Côté actionnariat, Arsenal n’est pas côté en bourse, mais certain de ses titres sont échangés sur l’OFEX, un marché indépendant dédié aux petites structures. La société dispose de 62.217 parts, vendus 13.000 euros l’unité environ. L’entrepreneur américain Stan Kroenke dispose de 66.82,% des parts, Alicher Ousmanov 29,35%. Il reste 3.83% détenus par d’anciens gros actionnaires du club. Pourtant l’oligarque russe, Ousmanov, estime qu’avec cette santé financière le club anglais doit désormais mettre à profit son argent pour générer l’intérêt de stars, ou alors garder les stars du club. Après plus de 10 ans d’un modèle, Arsenal doit changer pour s’adapter, tout en restant fidèle à sa stratégie. Difficile donc pour Arsène Wenger qui a préféré voir partir Van Persie, alors qu’une offre de 9,6 millions d’euros de salaire annuel a été déposée. Mais le profil d’Arsenal, malgré ce juteux contrat refusé par le Hollandais, ne permet pas de fixer un objectif sportif à moyen terme…