Après avoir décrypté le modèle économique de l’équipe Ferrari, Sportune vous propose une plongée dans l’équipe triple championne du monde autrichienne, Red Bull Racing. Un cas à part dans le monde de la Formule 1, car détenue par une entreprise dont l’objet est de vendre des canettes et un style de vie à travers le monde. Ce modèle n’est toutefois pas nouveau. La première application d’une marque souhaitant utiliser la Formule 1 comme vecteur de communication mondiale a été la société italienne Benetton en 1986, lorsque le fabricant de pull a repris les équipes Toleman et Life en 1986. A la fin des années 90, l’empire du tabac, British American Tobacco, a lancé l’équipe BAR. L’objet de Red Bull Racing est donc de véhiculer une image et comme pour Benetton dans les années 90, l’équipe gagne et s’impose comme une place solide dans le paddock. Fini de rire sur la manière de faire des années 2005/2007, place désormais à du solide.
Entre la période 2005- 2010, l’essentiel du budget était assuré par Red Bull et ses filiales. Lors du rachat de Jaguar pour 3 millions de dollars, la marque autrichienne avait promis d’investir entre 2005 et 2007, 100 millions de dollars dans l’équipe. Cet investissement a même atteint les 200 millions de dollars en 2007/2008, avant de progressivement se réduire. En réalité la marque a hésité au début de l’aventure. Souhaitant se voir adjoindre des marques jeunes et dynamique, elle a finalement préféré maximiser sa marque, jusqu’au succès final. Depuis 2010, c’est la marque de voiture de luxe japonaise Infiniti qui est devenu le premier sponsor de l’équipe, misant aujourd’hui 27 millions d’euros par année pour mettre son logo sur les pontons des RB9. En réalité, Red Bull a fait évoluer son investissement à la manière de la marque de tabac Marlboro avec Ferrari.
Red Bull Racing n’a jamais eu la réputation de payer le prix fort pour ses pilotes. Le line up Sébastian Vettel et Mark Webber représente 10% du budget environ en terme de salaire. Le triple champion du monde allemand touchait l’an dernier un « modeste » salaire de 10 millions d’euros, mais sa prime de victoire était de 500.000 euros et sa prime de titre de 6 millions d’euros. Sauf que l’avenir devrait faire entrer l’équipe dans le rang. Vettel devrait toucher en 2014 un salaire de 16 millions d’euros et une prime de titre de 10 millions.
Détenue à 100% par Red Bull, l’équipe complète son budget par les droits commerciaux de la Formule 1, dit Accords Concordes. L’an dernier, elle a touché 75 millions d’euros des droits TV. Mais le patron de l’équipe, Christian Horner a parfaitement manœuvré pour que l’équipe autrichienne soit traitée comme McLaren ou Ferrari. Ainsi une large partie de son budget 2013 et à l’avenir va provenir de ses fameux droits. Le calcul est complexe et disposent de plusieurs variantes, mais nous pouvons dévoiler que RBR va toucher cet année une prime de 26,5 millions d’euros pour avoir été titré champion du monde des pilotes et des constructeurs la même année. Les droits TV représentent 50% du budget 2013 de l’équipe estimé à plus de 220 millions d’euros.