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On a décrypté la méthode Gérard Lopez avec le Lotus F1 Team

28 août 2016 à 20:30 par Marc Limacher

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Son nom circule à l'OM mais avant cela, Gérard Lopez a dirigé le Lotus F1 Team.

Son nom circule à l’OM mais avant cela, Gérard Lopez a dirigé le Lotus F1 Team.

En ce moment, Gérard Lopez est un homme qui fait beaucoup parler de lui avec son projet de reprise de l’Olympique de Marseille. Puisque avant cela il a repris le Renault F1 Team en décembre 2009 puis qu’il a cédé la majorité du capital de l’équipe devenue Lotus F1 Team, 6 ans plus tard, au même constructeur français, nous avons choisis d’observer la période 2010-2015 de sa gestion de Lotus F1 Team.

Genii Capital était à l’origine une holding familiale regroupant les actifs de Gérard Lopez et de son partenaire Eric Lux. En 2012, pour accompagner son essor, Genii Capital est devenu une société de conseil en gestion, spécialisée dans plusieurs domaines de compétence (énergie, immobilier, industrie etc…). Ses actifs économiques étaient alors estimés entre 1 et 3 milliards d’euros et son chiffre d’affaire à 1 milliard d’euros par année.

Garantir les prêts

En 2009, Genii Capital reprend le Renault F1 Team à hauteur de 75% du capital pour 20 millions d’euros estimés, plus un budget de 40 millions d’euros minimum pour l’équipe, pendant les trois saisons suivantes (2010, 2011 et 2012). Six mois après la conclusion de cet accord, l’équipe négocie un prêt de 40 millions d’euros avec la banque estonienne SNORAS. Sorte de prêt relai, il mettait l’usine d’Enstone en garantie. Sauf que la banque a payé sa mauvaise gestion et fait faillite, moins de deux ans après la signature de l’accord.

En novembre 2010, Genii Capital a signé un accord de 7 ans avec le petit constructeur de voiture de sport, Lotus et surtout avec son propriétaire, le constructeur malaisien, Proton. L’accord reposait sur du sponsoring de 20 à 30 millions chaque saison et la possibilité de prendre 51% de l’équipe, à partir de 2012.


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Le duo Proto/Lotus n’a jamais honoré ce partenariat mais un autre fut conclu en avril 2012, sur quelques clauses différentes, comme l’utilisation gratuite de l’équipe de la marque Lotus jusqu’en 2017, ainsi qu’une garantie bancaire de 45 millions d’euros, assurée par le constructeur Proton.

A la sortie du printemps 2013 circule la rumeur d’une vente prochaine de 35% du capital de l’équipe Lotus F1 Team pour une somme estimée entre 100 et 130 millions d’euros, par un consortium dirigé par un obscur homme d’affaires américano-pakistanais, nommé Mansoor Ijaz. Au départ présenté comme Infinity Partner Capital, ce consortium a même changé de nom pour celui de Quantum Motorsport Ltd, comme un signe évident de son rapprochement avec le monde de la Formule 1. Ce feuilleton a duré de l’été 2013 à la fin de l’hiver suivant. Mais l’argent n’est jamais arrivé. Durant la période, tandis que Gérard Lopez négociait des avances auprès du propriétaire de la Formule 1 pour équilibrer son budget, des retards de paiement ont touché les salariés de l’équipe Lotus. Les pilotes également comme l’ancien champion du monde finlandais, Kimi Raikkonen qui avait signé pour un salaire de 3 à 5 millions d’euros estimés, la saison, plus 40.000 euros environ par point inscrit en championnat. Le solde de sa saison 2012-2013 chez Lotus ne lui a été versé qu’à l’hiver 2013-2014 alors qu’il avait changé d’écurie, pour rejoindre Ferrari.

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La perte de l’équipe Lotus F1 Team

En Avril 2013, l’homme d’affaire luxembourgeois fait entrer le promoteur immobilier anglais Andrew Ruhan au capital de Lotus F1 Team (2%), et ce dernier prête 75 millions d’euros pour le budget 2014. Ce deal devait permettre de rendre l’équipe plus sexy et son remboursement fut acté, après l’accord avec Quantum. En réalité, il a permis à l’entourage de Ruhan de prendre le contrôle opérationnel de l’équipe Lotus F1 Team en 2014 et 2015. Situation assez paradoxale car Genii Capital était sur le papier propriétaire unique de l’équipe, mais Gérard Lopez ne la dirigeait déjà plus vraiment.

En 2014, une partie du capital a été cédé à la société russe de téléphonie mobile Yotaphone (proche des services secrets, se dit-il). Un mandat auprès d’un jeune cabinet d’avocat pour céder 9% du capital de l’équipe a aussi été signé. Le tout, sans résultat. L’équipe a sombré au classement. Les accords de partenariats sont restés flous. Après avoir signé un contrat jusqu’en 2017 avec Renault, le contrat a été cassé pour un autre de 6 ans avec Mercedes-Benz, à partir de 2015. L’instabilité demeurant a rendu l’ensemble fragile. Le personnel a quitté progressivement l’usine d’Enstone pour peupler d’autres équipes concurrentes. Après avoir organisé une grève fin 2014, Lopez a ténté d’obtenir une prime auprès des propriétaires de la Formule 1, afin d’équilibrer son budget. En vain. Finalement Renault SA est entré en négociation, en avril 2015, avec Genii Capital et Ruhan pour une reprise de l’équipe F1. L’accord sera conclu en décembre 2015, pour la modique somme de 1£, plus un investissement de 91 millions d’euros dans l’équipe, dans un premier temps. Cela évita le dépôt de bilan de l’équipe qui vivotait depuis septembre 2015.

Chaque saison Genii Capital garantissait 40 à 45 millions d’euros dans le budget de Lotus F1 Team, mais ces garanties venaient d’ailleurs. SNORAS en 2010, Proton en 2012, Andrew Ruhan en 2013. A partir de 2014, la société luxembourgeoise n’a plus investi plus qu’une quinzaine de millions d’euros dans l’équipe, toujours sous la forme de prêt que le team devait rembourser.

En 2014, Genii Capital a présenté ses comptes financiers de l’année 2012. La perte s’élevait à 52,8 millions d’euros et les capitaux avaient fondu de 128 millions. Avant sa reprise finale par Renault SA, l’équipe Lotus F1 Team présentait un déficit de 68,2 millions d’euros pour la saison 2015.


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