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Tripy Makonda : « J’aurais aimé être épaulé pour passer des diplômes »

12 mai 2021 à 14:20 par Thomas

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Tripy Makonda
Trippy Makonda est à l’âge de la reconversion et il prépare cette étape, pas toujours évidente à franchir, pour un sportif pro.

A 31 ans, Tripy Makonda est à la croisée des chemins entre la fin de sa carrière de footballeur, et le début d’une vie prochaine, qu’il s’efforce de construire. Pour ce faire, il s’est inscrit à la Sport Management School, afin d’obtenir un diplôme légitimant tout le reste de son cursus d’athlète professionnel.

L’ancien joueur du PSG regrettant ce retour tardif aux études, aimerait voir les choses changer, pour que les aspirants au professionnalisme comprennent la nécessité, dans leur carrière sportive, de penser à l’après. Et de s’y préparer…

Où en êtes-vous désormais de votre carrière de footballeur professionnel ?

Tripy Makonda : Je suis au Luxembourg, en première division, au club de Hamm Benfica. C’est ma deuxième année au Luxembourg, avec encore un an de contrat. Mais je suis en pleine réflexion, pour savoir si je continue ou j’arrête.

C’est quoi qui mène votre réflexion ? Le corps ? L’envie ? Le mental ?

Tripy Makonda : Un peu de tout. J’ai eu pas mal de répétitions de blessures. Mais la principale cause, c’est la transmission et mon envie de passer le relai.

Cela veut dire que vous vous projetez pour la suite, vers une carrière dans le domaine du foot ?

Tripy Makonda : Oui, je voudrai rester dans le foot, c’est ce que je fais de mieux. J’ai eu une carrière assez diverse. J’ai connu un grand club, un intermédiaire à Brest, l’étranger au Portugal, le chômage, un club en région parisienne… J’ai un peu tout ça dans mon répertoire, qui me donne une légitimité, pour parler sur ces sujets. Cette transmission, ça date depuis que j’ai 24 ans à une époque où je me cherchais.

C’est à cet âge là, qu’ont commencé vos réflexions pour le futur ?

Tripy Makonda : J’étais à Brest, et j’arrivais à emmener avec moi certains joueurs dans des programmes de fitness, de renforcement ou de musculation, c’était une demande de leur part, ils me suivaient. Ça m’a donné réflexion. Le chômage, plus tard, m’a fait prendre conscience que je devais faire une formation, j’en ai donc suivi une sur la préparation physique, récupération et nutrition.

Et cette année vous vous êtes lancé dans une formation de management…

Tripy Makonda : Oui, j’ai intégré la cession online, qui se déroule sur un an avec 10 modules et un mémoire à rendre fin novembre. C’est une découverte pour moi. J’ai arrêté l’école en 2009, le jour où j’ai signé professionnel. Il s’est écoulé 10-11 ans sans aller à l’école. C’est pas évident, c’est un chamboulement, il faut replonger le nez dans les bouquins. L’avantage est dans la flexibilité de la formation, nous avons un cours chaque semaine, le mercredi, avec des cas pratiques à rendre. C’est intéressant, cela permet de connaître l’organisation du sport. Quand on est joueur, on ne s’occupe que de son corps, c’est notre outil pour performer, alors que là, nous sommes vraiment dans quelque chose où l’on apprend les à-côtés, sur la communication, le management, le juridique… Ce sont des connaissances que j’ai envie d’acquérir.

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C’est vous qui avez fait les démarches. Vous a-t-on poussé pendant votre carrière à penser à la suite ?

Tripy Makonda : C’est moi qui ai trouvé tout seul la formation. Plus jeune, on entend toujours dire – et je sais que les anciens me l’ont répété : « Attention Tripy, une carrière passe vite ». Bien sûr que les centres de formation pointent le doigt sur la scolarité, mais quand on est jeune footballeur, on aspire plus à être pro, que de suivre l’école. Aujourd’hui j’aurai un autre discours avec les jeunes, parce que c’est très important d’avoir des diplômes, surtout pendant le temps de l’activité. Un footballeur pro, la plupart du temps, il s’entraîne 2h, à 2h30. Après, il a toute la journée pour pouvoir penser à autre chose. Certains le font et s’investissent dans des projets, mais au niveau scolaire, j’aurais aimé être épaulé et passer des diplômes.

Vous avez d’autres sportifs étudiants dans votre cas, avec qui vous échangez ?

Tripy Makonda : J’ai un ami, qui étudie lui aussi à distance avec l’université de Lyon et on se disait, que c’était quand même un peu chaud. Un footballeur est tellement occupé dans sa carrière, pour être le plus performant possible, qu’il va pas penser à appuyer sur « play » et suivre un cours, parce qu’il n’aura pas la concentration nécessaire, avec la fatigue de l’entraînement.

Qu’est-ce qui pourrait vous faire quitter définitivement le foot et plonger dans le professionnel ?

Tripy Makonda : Un projet dans l’organisation, la planification et la philosphie d’une structure. Que ce soit en terme d’identité, de valeurs et d’ADN de club.

En parlant d’ADN, si le PSG vous sollicitez, ça vous intéresserait ?

Tripy Makonda : Forcément. J’ai une histoire particulière avec ce club. J’ai grandi à 15 minutes du Parc des Princes, j’ai joué devant le Parc, j’ai été scolarisé à côté du Parc. Revenir au Paris Saint-Germain pour créer cette identité francilienne, ce serait énorme.


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