La situation du FC Barcelone avec son sponsoring du Qatar, plutôt risible d’apparence, résulte d’une logique de l’offre et de la demande implacable. Récit.
Lorsque Qatar Airways, via QSI devient sponsor de la tunique blaugrana en 2013, le contrat d’une durée de trois saisons, expirant en juin 2016 prévoyait un premier versement de 30 millions d’euros, un second de 32 millions et un troisième de 33,5 millions d’euros. Une prime de 5 millions en cas de victoire en Ligue des Champions s’ajoutait à la dotation. Dès 2014, les Qataris ont transmis une offre de prolongation du contrat, proposant une moyenne de 60 millions d’euros par an, sans durée précise.
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Un enjeu de l’élection à la présidence du FC Barcelone
Au cours de l’élection à la présidence du FC Barcelone, en 2015, la guerre a fait rage entre les candidats. Josep Maria Bartomeu était dans le camp du Qatar. Mais d’autres participants bousculaient l’ordre et les socios. Jusque là plutôt méfiants, ces derniers ont massivement basculé dans le camp des opposants à la prolongation du contrat, avec la Qatar Airways. Le futur président catalan n’avait alors d’autres choix, pour se faire élire, de rejeter l’offre de QSI et d’indiquer qu’il pourra obtenir, pour sûr, une alternative.
Mais en coulisse, les voyages se sont multipliés pour les émissaires catalans. Dans un premier temps, il a été dit que l’offre qatari n’était pas assez importante. Cela a eut pour effet de bloquer les négociations, afin de gagner du temps. Car du temps, le clan Bartomeu estimait en avoir d’ici la fin du contrat en juin 2016. Mais c’était sans compter sur la communication du Qatar, habilement orchestrée. Doublement informée, la presse ibérique s’est parfois perdue dans les contradictions, chaque clan faisant en sorte de prendre l’avantage. Ce n’était plus vraiment une prolongation de contrat sponsoring, mais une guerre soft.
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Bartomeu, le chevalier noir
Après l’offre de 60 millions d’euros, en moyenne sur 4 ans, le FC Barcelone a réclamé 75 millions d’euros et c’est alors que la rumeur d’un transfert du sponsoring au Paris Saint Germain est apparue. Pire, l’accord conclu par le Qatar avec le Bayern Munich à l’aube du printemps 2016 a servi de signe. Celui d’une réponse.
Entre temps l’équipementier Nike a mis la pression. Une date limite a été fixée pour le lancement de la nouvelle collection. Elle a été dépassée. Comme un joueur de poker qu’il n’est pas, Bartomeu a alors décidé de mettre la pression sur le Qatar, en mai 2016.
Le Qatar contre attaque
La direction du FC Barcelone a indiqué aux Qataris avoir deux offres supérieures. Amazon avait été distillé sans réellement y croire (voir épisode Rakuten) ; nous savons désormais que c’était le coup de bluff de la dernière chance. Finalement le clan Bartomeu s’est retrouvé dans la situation de se voir imposer les conditions de son partenaire. N’ayant plus aucun moyen de pression, autre que médiatique. Le Qatar s’est jeté dans la brèche ouverte en proposant un contrat d’une saison pour 35 millions d’euros et le maintien de la prime de titre de la Champion League de 5 millions d’euros.
Désormais la communication du club catalan laisse entendre qu’un sponsor pour la saison 2017/2018 est dans les tiroirs, pour justifier la prolongation d’une année du contrat avec la Qatar Airways. Nous verrons si cela est vrai dans les prochains mois…