« Nous avons besoin d’apporter à la Formule 1 un retour aux coûts sur un niveau des années 90, nous ne pouvons pas ignorer ce qui se passe en Europe et partout dans le monde », lance le président de Ferrari, Luca di Montezemolo sur le compte Twitter de l’équipe italienne. Plusieurs réunions entre le Président de la FIA, Jean Todt, le détenteur des droits commerciaux, Bernie Ecclestone et les équipes ont eu lieu le week-end dernier lors du Grand Prix d’Europe à Valencia. Toutefois rien ne filtre pour le moment, car l’unité en Formule 1 n’est pas vraiment de mise sur plusieurs dossiers.
Le président de Ferrari souhaite limiter les coûts en F1 ? Voilà qui fait sourire…
Lorsque Montezemolo indique qu’il faut revenir à des coûts des années 90, cela fait sourire. En 2009, l’ancien président de la FIA, Max Mosley, avait mené une fronde à visage découvert contre la dérive des coûts en Formule 1, mettant en place un budget limité à 35 millions d’euros environ. A l’époque, le président anglais de la Fédération avait indiqué « qu’il fallait revenir à des coûts équivalent à ceux des années 90. » Au même moment, alors qu’il avait fondé la FOTA avec les autres constructeurs, Luca di Montezemolo ne voulait pas entendre parler de cette idéologie. Depuis, les temps changent et de l’eau a coulé sous les ponts.
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En 1991, Ferrari avait un budget F1 de… 33M$
En 1991, Ferrari avait un budget de 33 millions de dollars (200 millions de Francs de l’époque), McLaren disposait d’un budget équivalent, tandis que Williams avait environ 30 millions à fournir. Cette année-là, les pilotes numéros un de ces équipes (Prost pour Ferrari, Senna pour McLaren et Mansell pour Williams) touchaient entre 10 et 12 millions de dollars par année. La nuance a été que dès 1994, les budgets ont augmenté.
Les budgets ont ensuité explosé
Ferrari affichait 60 millions de dollars, McLaren 50 millions, Williams 41 millions, tandis que l’équipe dominatrice en 1994, Benetton avec Michael Schumacher affichait 25 millions de dollars de budget seulement. Mais, dès 1995 l’augmentation a été majeure. En réalité les budgets en Formule 1 augmentent à chaque fois que le changement technique change. En 1994, la FIA avait interdit les suspensions actives, l’ABS et l’anti patinage, provoquant une recherche nouvelle dans ces domaines. En 1995 c’est l’introduction d’un nouveau moteur V10 de 3L au lieu des 3,5 litres d’alors et un règlement autour de la sécurité qui va faire exploser les budgets. En 1998, la réduction des voies entre les roues a été le déclencheur la dérive actuelle.
L’exemple concret du budget Williams
L’évolution du budget Williams est assez intéressante et représentative. En 1991 et 1992, l’équipe touchait environ 30 à 32 millions de dollars, puis en 1994, environ 41 à 45 millions, 72 millions en 1995, 84 millions en 1996, 92 millions en 1997 (l’année de son ultime titre de champion du monde des constructeurs), puis 115 millions en 1998 et 1999 et 135 millions avec BMW en 2000. Etc…
Quid de Ferrari ?
L’évolution de Ferrari est équivalente : 33 millions de dollars en 1990 et jusqu’en 1993. 60 millions en 1994, 90 millions en 1995, 120 millions en 1996, 150 millions en 1997, 200 millions en 1998 et jusqu’en 2000. Donc Ferrari souhaite revenir sur un budget compris entre 35 et 50 millions d’euros annuel, au lieu des 200 d’aujourd’hui. Une entreprise bien courageuse, tant les investissements (souffleries, simulateurs, personnels valorisés, ingénieurs, outil de développement moteur) ont permis l’explosion des coûts depuis 15 ans.