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F1 2014: Causes et effets de la crise

26 juillet 2014 à 14:35 par Marc Limacher

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Si la Formule 1 est en crise, Bernie Ecclestone en porte une large part de responsabilité.

Si la Formule 1 est en crise, Bernie Ecclestone en porte une large part de responsabilité.

Depuis quelque temps fleurissent des articles dans la presse européenne sur l’état de santé de la Formule 1. Pointant les effets d’une politique qui a un homme pour seul responsable : Bernie Ecclestone. Sauf qu’il y a toujours une cause avant l’effet en question. Ce que l’on reproche au grand argentier de la F1 ? Des GP sans intérêts et très chers à mettre en place, une organisation tournée autour du Paddock Club, des Grand Prix diffusés sur la télévision payante et le fait que la Formule 1 ne soit plus un sport populaire.

Des GP de F1 sans intérêt et loin des fans

Retour en arrière. Nous sommes en 2004. Les constructeurs regroupés au sein de la nouvelle GPWC mettent la pression sur Bernie Ecclestone au sujet des Accords Concordes qui devaient être signés en 2007. Les équipes souhaitaient obtenir 50% du chiffre d’affaire de la discipline et espéraient d’Ecclestone qu’il rende la Formule 1 mondiale, à l’image de leurs industries. C’est ainsi que la F1 s’est tournée vers les BRIC (marché d’avenir pour les constructeurs), l’Amérique, Singapour et Bahrein (places économiques fortes). L’idée était d’apaiser les opposants qui visaient, à l’époque, la création d’une série concurrente. En parallèle les circuits européens et historiques devaient être mis au diapason de cette politique mondialisée. Avec une victime : le fan qui est la seule ressource des circuits grâce à son ticket. La mauvaise communication d’Ecclestone sur les courses européennes (avec son célèbre : « l’avenir n’est plus en Europe ») n’aidera pas et semera le trouble dans les esprits.

Le seul reproche que l’on pourrait réellement faire à Ecclestone c’est d’avoir choisi Herman Tilke comme architecte de circuit car ils se ressemblent tous et n’ont pas d’âme.

Une organisation tournée autour du Paddock Club

En 2005, une grande banque américaine a été sondée pour établir un devis du championnat GPWC et la surprise fut totale! En effet, un tel championnat aurait coûté 350 millions de dollars à son organisation, selon le modèle américain type. Or les comptes de la SLEC dévoilaient une dépense structurelle de seulement 90 millions de dollars ! En réalité Ecclestone externalisait son championnat auprès des équipes.

Concrètement, le système Ecclestone est là pour servir d’intermédiaire dans les négociations auprès des TV et des circuits au seul profit des équipes et non pour faire la promotion de la discipline. Cette promotion est le fait des équipes qui démarchent des sponsors. L’histoire du Paddock Club est née dans les années 80, en pleine crise économique. L’idée d’Ecclestone était de fournir un service premium aux sponsors des équipes afin qu’ils restent fidèles dans l’intérêt des équipes et donc du championnat. Ce qui a été salutaire à une époque (la fin des années 80) où les constructeurs arrivaient et dépensaient des sommes folles.

La télévision payante

Quand les équipes ont enfin signé les Accords Concordes de 2013-2020, une période du memorendum s’en est suivie (entre 2007 et 2009), qui a été fatale à la télévision gratuite. Les écuries comme les propriétaires de la F1 souhaitant gagner plus d’argent des droits TV de même que CVC Capital pour rembourser au plus vite son acquisition et la mettre en bourse, il était devenu nécessaire de montrer une croissance régulière pendant 5 ans. La crise de 2008 et le départ des constructeurs ont pourtant achevé la télévision gratuite. Les équipes (redevenues indépendantes) ayant les pires difficultés à trouver des sponsors permettant de proposer un spectacle honorable,  la seule solution fut d’augmenter le montant des droits TV et de passer par défaut à la télévision payante qui était la seule à soutenir l’effort. Plutôt que d’avoir à réduire les coûts…

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L’aversion de la Formula One Management pour Youtube est l’un des reproches fait à la discipline. Cela étant, ni le football ni aucune autre ligue mondiale (vous avez vu sur Youtube la Coupe du Monde 2014 ?) ne font la même chose et personne ne va s’en plaindre. C’est d’ailleurs pour cela que les droits TV sont important. D’ailleurs Canal + réalise de très bon résumés diffusés sur son site.

Une discipline moins populaire ?

La télévision payante a ruinée l’image de sport populaire que la Formule 1 s’était forgée grâce notamment au duel légendaire Prost-Senna-Mansell dans les années 90. Mais un détail a son importance : c’est à partir de ce moment-là, grâce à ces joutes épiques, que la télévision s’est intéressée à la discipline avec l’envie d’y revenir régulièrement. Sauf que la Formule 1 n’a plus jamais été un sport aussi populaire en France à partir de la retraite d’Alain Prost en 1994. Comme RTL en Allemagne se félicite de voir Vettel et Rosberg représenter le drapeau et maintenir une audience qui avait chuté de 20% dès 2007 à la retraite de Michael Schumacher. En Italie, Ferrari ne gagne pas et la chute est vertigineuse en cette année 2014 sur la RAI et SKY (respectivement 3.4 millions et 560.000 téléspectateurs).

La Formule 1 met en avant des marques horlogères dont la moindre montre n’est pas inférieure à 750/1000 euros dans le commerce. La discipline a inventée, sous l’impulsion de Bernie Ecclestone et dans l’aspiration des équipes depuis le début des années 80, une image premium qui devait la mettre à l’abri du trop populaire Football (qui est lui aussi passé à la télévision payante dans les années 90). La crise de 2008 l’a mise dans le flou.

Les solutions d’avenir sont simples : Que la Formule 1 se dote d’un réel  service marketing et développe une charte marketing commune avec les équipes. Trop dépendant de l’image des équipes, la F1 est est comme ces dernières : fermée et hyper contrôlée. Que les circuits soient moins artificiels, que les pilotes soient des héros et non des fournisseurs de services pilotage et enfin que les équipes réduisent leurs budgets et leurs personnels pour retrouver une taille humaine, ce qui permettrait à la FOM de leurs donner moins d’argent et donc de faire revenir la télé gratuite et rendre un semblant de popularité à la discipline.


2 Responses to F1 2014: Causes et effets de la crise

  1. PASTOR says:

    cest vrai font chier nous on veux voir des grand prix tout pour le fric comme d habitude ecclestone casse toi vieux cons

  2. gaetan says:

    On peut reprocher a ecclecstone de bouder l’Europe, mais l’Europe ne veut plus vraiment de formule 1 … trop cher, trop peu ecolo… et ce n’est pas avec leur V6 turbo qur ca va s’arranger … au revoir la F1

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