
C’est une cure d’austérité forcée comme la Ligue 1 en a rarement connue dans son histoire et le douloureux rappel que dans le football, tout peut vraiment aller très vite. Il y a six ans, tous les acteurs de l’élite se congratulaient, trop heureux d’avoir conclu le contrat du siècle avec le diffuseur Mediapro.
Les droits TV, question centrale de la saison de Ligue 1
A l’époque, la Ligue 1 valait plus du milliard d’euros pour un seul diffuseur. Du moins l’a-t-on imaginé. Car les faits ont été plus cruels, il est vrai accélérés par le basculement du monde dans l’ère de la Covid. Les promesses d’hier ont laissé la place aux inquiétudes d’aujourd’hui. A l’heure où débute la saison 2025-2026, nul ne sait exactement quelle seront les retombées au bénéfice des clubs, du produit de la TV.
Pour solutionner le problème, la Ligue de football professionnel (LFP) a fait le choix de son autonomie, en lançant son propre canal de diffusion, Ligue 1+ avec des objectifs très (trop ?) ambitieux : un million d’abonnés dès la première saison et plus du double dans les quatre ans.
La question des droits TV est sensible car la dépendance des formations de l’élite y est très forte, tel que nous l’avons déjà observé sur Sportune. Si bien que dans les prévisions budgétaires de la saison qui commence, la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) a demandé aux clubs de les soustraire de l’équation.
L’Olympique Lyonnais un symbole malgré lui
L’impact est lourd. Très lourd pour l’Olympique Lyonnais, symbole à lui seul de ce soudain changement d’ère. Longtemps considéré comme un favori au titre, a minima un outsider, le club des Gones ne vise désormais rien de plus que de faire mieux sportivement que la saison d’avant. Un moindre mal alors que Lyon avait été un temps contraint à la relégation administrative, après passage devant le gendarme financier du football français.
Dans ce contexte, il devient plus que jamais nécessaire, pour ne pas dire capital, de disputer une coupe d’Europe. Car l’UEFA a dans le même temps fortement augmenté les primes de ses compétitions, poussée en cela par les voix dissidentes de clubs désireux de s’émanciper en créant une nouvelle ligue fermée entre grosses cylindrées.
Le risque est grand de voir des écarts qui se creusent encore plus significativement entre les clubs européens et la masse plus fragile du championnat. Avec des actionnaires plus ou moins solides et/ou patients pour assumer les pertes qui en découleront. Paradoxalement, le football français n’a que rarement été aussi compétitif, porté par les succès du PSG en Ligue des champions puis à la Coupe du monde des clubs, dont il a joué la finale. Pour une fois, la réussite des uns avantage également les autres. Mais jusqu’à quand ? L’insolente domination d’un seul et même club peut-elle être de nature à fragiliser tout un écosystème ?
Thauvin, Giroud, Pogba, la belle vitrine du championnat
Au moins ce championnat est-il encore attractif, pour ceux qui l’ont pratiqué et n’ont pas oublié que c’est là que tout a commencé. Les Olivier Giroud, Florian Thauvin ou Paul Pogba, pour évoquer quelques curiosités qui animeront ce début de saison sont de nature à stimuler la saison. Une bonne nouvelle qui en confirme une autre : autant les diffuseurs freinent des quatre fers pour s’investir dans le foot français, autant les spectateurs ne boudent pas leur plaisir d’aller dans les stades. Les dernières saisons ont toutes produit des affluences records et les premières tendances sur les campagnes des abonnements semblent confirmer la règle. Pourvu que ça dure…
Les budgets des clubs de Ligue 1 en 2025-2026
| Club | Budget 2025-26 |
|---|---|
| Angers SCO | 25 M€ |
| Le Havre AC | 25 M€ |
| Stade Brestois | 35 M€ |
| FC Metz | 40 M€ |
| AJ Auxerre | 40 M€ |
| FC Nantes | 50 M€ |