l’International Swimming League (ISL) n’a que quelques mois d’existence, mais elle fait déjà grandement parler. Parce que ce format novateur, lancé pour les athlètes de la natation, sort des sentiers battus et du cadre réglementé des fédérations internationales. Aujourd’hui de la FINA (natation). Et demain peut-être d’autres. Car il est question ici d’une réforme dans les grandes lignes du calendrier habituel.
Une Ligue des champions de la natation en circuit fermé
L’ISL est une compétition de ligue privée qui nourrit le double projet de rendre la natation plus attractive et d’assurer aux athlètes, une meilleure répartition des revenus qu’ils génèrent dans les bassins. Le projet est porté par le milliardaire grec, Konstantin Grigorishin et Matt Biondi, octuple champion olympique dans les années 80. Le désormais dirigeant né en Amérique était de passage à Paris à l’occasion de la Global Sports Week. L’occasion pour nous de comprendre les dessous de « l’Alliance », après sa première saison disputée sur plusieurs continents (avec des étapes à Londres, Naples, Washington ou la dernière à Las Vegas).
Succès d’audience et d’estime pour la 1re édition de l’ISL
« Cette première édition a dépassé les attentes », se félicite Matt Biondi. Grâce à des partenariats signés avec de grands groupes médias (Eurosport notamment pour le Vieux continent), l’ISL saison 1 a été diffusée en direct dans 70 pays. Et cette édition, si elle n’a pas été rentable, augure du meilleur pour les années futures. Pour les nageurs et nageuses avant tout, car c’est l’un des axes premiers du projet : que chacun puisse tirer de plus profitables revenus de leur participation.
Matt Biondi défend une plus juste répartition des bénéfices
« Quand vous regardez les sports professionnels américains, le football, le basket ou le baseball, il y a un juste partage des revenus. L’Olympisme génère 7 milliards de revenus. Et combien reviennent aux sportifs ? Aucun », se désole le champion américain de 54 ans. « Il y a 5% des nageurs qui vivent bien de leur sport et 95% qui en crèvent », renchérit Hubert Montcoudiol, directeur commercial de l’ISL. Cinquante trois d’entre eux ont souscris à la première édition. La deuxième est quasiment planifiée, à partir de septembre. Avec au moins deux dates en France.
Les épreuves se disputent en équipes, la performance collective importe plus que le chrono individuel. Pour maximiser le spectacle, l’International Swimmers Alliance veut sortir des ordinaires bassins vers des spots moins conventionnels. Il est notamment question en 2020 d’une étape sur une plage au Brésil.
Le format de l’ISL transposable à d’autres disciplines olympique ?
A terme, si le mélange prend dans la natation, il sera question d’étendre la formule à d’autres disciplines. Matt Biondi imagine déjà les choses en grands, à la manière de « mini-olympiades ». « Nous souhaiterions développer le format, en mélangeant les sports, sur quatre jours dans une même ville. Pour réunir tous les meilleurs athlètes du monde, des univers de l’athlétisme, du cyclisme, du marathon ou du beach-volley… » Des manches saisonnières, à la frontière du sport et de l’exhibition, centrées sur une cible plus jeune, car les audiences du sport à la télé sont vieillissantes pour la grande majorité.
L’International Swimmers Alliance en chiffres
53 nageurs et nageuses
27 dates programmées pour la saison 2020
2 dates en France
65 M€ de budget, dont 30% du sponsoring, 45% des droits TV et le reste du merchandising et ticketing
70 pays ont diffusé la saison 1 en direct