Elle était une intention, elle le restera. 48h de communication, puis avec le retrait des clubs anglais dès mercredi soir et de la Juventus Turin, suivi des autres clubs italiens le lendemain, l’avenir de la Super Ligue touche déjà à sa fin. Toutefois, cela aura des conséquences pour la suite.
Depuis l’automne dernier, la rumeur s’intensifiait. L’enjeu ? double. D’abord le nouveau format de la Ligue des Champions que souhaite porter l’UEFA, afin de répondre à la demande des géants : être plus rémunératrice et plus prestigieuse. L’annonce devait être faite le 19 avril 2021. Le plus grand changement se produira en passant de 32 à 36 équipes et le passage des phases de groupes à une seule phase de compétition, dans laquelle chaque club se verra garantir 10 matches (cinq à domicile, autant à l’extérieur), contre différents adversaires.
Les huit meilleures équipes se qualifieront automatiquement pour la phase à élimination directe, tandis que les équipes terminant de la neuvième à la 24e place s’affronteront dans un barrage à deux, pour sécuriser leur chemin vers les 16 derniers de la compétition. La qualification pour la Ligue des Champions a été l’un des sujets à controverse. Si l’ensemble est toujours lié à son classement en championnat national, deux des places supplémentaires seront attribuées aux 3èmes des championnats, mais cette qualification est uniquement indexée sur le Top 5 du classement des Nations UEFA (Angleterre, Espagne, Italie, Allemagne et France). Mais surtout 2 places restantes iront aux clubs avec le coefficient le plus élevé, au cours des cinq dernières années et qui ne se sont pas qualifiés pour la phase de groupes de la Ligue des champions, mais pour la Ligue Europa. Bref la prime aux clubs historiques des grands championnats européens.
L’UEFA intensifie le FPF
En parallèle, l’UEFA développe son prochain Fair Play financier. Les gros clubs n’en veulent plus. Estimant que la COVID a perturbé leur modèle et que la restriction datant d’une décennie maintenant, n’est plus adaptée, au monde du football moderne. Le journal L’Equipe, a révélé que ce que la réforme que vise l’UEFA est l’instance dirigeante et le processus de décision. Beaucoup de clubs n’auraient pas apprécié la gestion du dossier du PSG, en 2018. Toutefois, c’est surtout le contrôle plus strict des masses salariales, la mise en place d’une amende en cas de dépassement, qui sera redistribuée aux autres clubs, qui ont causé problème. Entre des gros clubs souhaitant l’abolition et une instance voulant renforcer sa structure, le Fair Play Financier était entre deux feux. Il y aura embrasement.
La pression de la Fédération Anglaise
Mercredi soir, la fédération anglaise de Football, bénéficiant du soutien du gouvernement et du consensus des autres clubs de Premier League, non concernés par la Super League ont indiqué aux affranchis leur non-participation au championnat (donc plus d’argent des droits TV), et surtout la non-validation des permis de travails pour les joueurs étrangers. Fin de l’histoire, tout le monde se retire.
La Super Ligue, outil de négociation pour compenser la chute du modèle économique du foot business ?
A qui profite le crime ? Le Real Madrid semble s’attacher sur la forme, à la Super Ligue. Sa raison est principalement économique. Ayant perdu beaucoup d’argent, le club n’est plus le plus riche du monde et Fiorentino Perez craint le décrochement post COVID. La Juventus Turin a bénéficié d’une hausse de 17% de sa cotation boursière pour renégocier sa dette, avant une chute de 12% durant la journée du jeudi. Le concorda autour de la Super Ligue cacherait en réalité, selon les rumeurs, la difficulté des grands clubs qualifiés pour la Ligue des champions, à répondre aux Fair Play Financier après une saison soumise à la COVID.
L’UEFA travaille actuellement avec un fonds d’investissements britannique basé à Londres, pour proposer une nouvelle Ligue des champions. Cette nouvelle mouture de la plus prestigieuse compétition européenne aurait un budget de départ avoisinant les 4,5 milliards d’euros, et qui pourrait aller jusqu’à 7 milliards d’euros. Soit 55% d’augmentation et près de 200 millions d’euros de revenus pour le vainqueur de la compétition futur. Ce qui, avec le cumul des droits TV des championnats nationaux, permettra au vainqueur de consolider entre 300 à 350 voir 400 millions d’euros par saison.