Side Invest. Derrière ce nom, la réunion de trois acteurs majeurs du nord de la France : la région des Hauts-de-France, l’Association familiale Mulliez (AFM) et le Groupe IRD (acteur du développement économique local). Ensemble ils composent le fonds d’investissement régional entré officiellement ce mercredi, au capital du RC Lens, en Ligue 1. « C’est une première en France », dixit Xavier Bertrand, le président des Hauts-de-France, un « moment historique », tel que l’a qualifié en préambule, Joseph Oughourlian, le président et actionnaire majoritaire du club.
Side Invest entre en deux temps au capital du RC Lens
Side Invest devient un actionnaire minoritaire du RCL à hauteur, à terme, de 13%. « C’est un investissement qui se fait en deux tranches, une tranche action et une tranche obligations convertibles, détaille Joseph Oughoulian. « En supposant que les tranches convertibles le soient, le pourcentage sera autour de 13% du capital. » Et ce dernier de préciser : « Dans cette transaction je ne vends pas une seule action. Ce sont des fonds qui vont renforcer les fonds propres du club. Je me dilue mais il n’y a pas de transaction secondaire. »
Un investissement valorisé à une vingtaine de millions d’euros
Le RC Lens étant valorisé à 155 millions d’euros, l’investissement de Side Invest approche les 20 millions d’euros. Il n’y a pas derrière cet apport, de condition à son utilisation future, il pourra aussi bien être réinvesti sur le marché des transferts que dans l’amélioration des infrastructures ; le rachat du stade Bollaert-Delelis envisagé, entrant dans un autre registre. Mais Joseph Oughourlian a une vision bien spécifique des besoins de son club : « Sur les dernières années, le club a d’abord dû prendre une marche importante en terme d’investissement quand on est passé en Ligue 1. Et malheureusement il y a cette année-là, le Covid, l’arrêt du championnat et la crise Médiapro. On a un peu pâti de ces événements comme tous les clubs français. » « Dans notre projet de pérenniser le club en Ligue 1, on a plutôt besoin de quelque chose comme 50 millions d’euros de fonds propres. Je trouve que la dette et le football ne font pas bon ménage. » « Le football peut être un peu cyclique et l’on peut avoir de bonnes et de moins bonne saisons », poursuit-il. « On a cette ambition de bien capitaliser le club, ces 20 millions c’est un grand pas de fait en avant ».
Joseph Oughourlian n’exclut pas l’arrivée d’autres actionnaires au RC Lens
Si Joseph Oughourlian n’exclut pas l’arrivée de nouveaux actionnaires en plus, il réfute par contre l’idée d’une vente prochaine du club. Et explique d’ailleurs :« C’est une condition du deal (avec Side Invest), que je reste président du club pendant la durée de l’investissement ». Cet investissement, justement, qu’en espère le nouvel actionnaire ? « Ce n’est pas du mécénat, notre attention est d’accompagner l’actionnaire majoritaire de manière à le valoriser », assure Thierry Dujardin, le président du fonds. « Mais on a pas écrit d’objectif de rentabilité », assure-t-il en nuance. « C’est une société d’investissement qui a une durée de vie de 12 ans. Nous sommes des actionnaires patients, nous voulons accompagner dans le temps les projets et non pas être un investisseur dit spéculatif. On est vraiment un accompagnement de création de valeur ».
Un fonds pour soutenir l’entertainment, le sport et la culture des Hauts-de-France
Side Invest ambitionne autrement qu’avec le RC Lens de soutenir et d’accompagner l’écosystème de l’entertainment, du sport et de la culture, dans la région des Hauts-de-France. Il n’est pas impossible qu’il entre tôt ou tard au capital d’autres structures sportives locales, et pourquoi pas le Losc, le voisin et rival du RC Lens dans l’élite du foot français. « Nous n’avons pas été sollicités », répondent les intéressés. Sans en exclure totalement l’idée.