« Il y aura encore deux ans de compliqué, puis après, avec les nouveaux droits télé, j’espère que les clubs français seront de nouveau plus compétitifs ». La réflexion est signée de Laurent Nicollin, ce 12 février, au micro de la radio Europe 1. Le président du Montpellier HSC évoque les difficultés de son club, en particulier, du foot français en général, à traverser la crise de la Covid, ses effets négatifs sur le public dans les stades et sur le projet avorté du diffuseur Médiapro.
Des revenus de l’opérationnel globalement maintenus mais une billetterie qui s’effondre
Laurent Nicollin s’attend à perdre de l’argent, cette saison 2021-2022, comme déjà, pour son MHSC, au bilan du dernier championnat achevé. Au 30 juin 2021, le club de la Paillade accuse un déficit de 15 185 039 euros, selon les comptes déposés, que Sportune a consulté. Ces pertes font suite à un exercice 2020 positif de 2 763 122 millions d’euros. Sur la saison dernière, les revenus de l’opérationnel se sont toutefois stabilisés, à 32 366 299 euros.
Les droits de la télé pèsent 78,5% du chiffre d’affaire du MHSC
Les abonnements et billetterie, au stade de la Mosson, ont sévèrement diminué de plus de 92%, passant de 2 360 516 €, en 2020, à 180 871, l’année suivante. Le reste se maintient cahin-caha, pour le merchandising (à 1 576 406 €, +1,92%), le sponsoring (4 972 272 € et -13,22%) et les autres recettes (211 315, – 29,7%). Seuls les droits de l’audiovisuel augmentent quelque peu (25 418 395 euros en 2021 et +26,6%), malgré une répartition plus faible qu’attendue au départ, par les équipes professionnelles du football français. Les droits télé comptent pour beaucoup, à Montpellier, ils pèsent 78,5% du chiffre d’affaire total, hors marché des transferts.
Réduire la masse salariale et céder des joueurs pour compenser les pertes
Ces recettes ne suffisent pas à compenser les dépenses. Pas même la masse salariale, à 30 442 966 euros, en 2021, plus 10 992 648 euros de charges sociales. Seul moyen alors de soulager les finances : vendre des joueurs sur le marché des transferts. Le MHSC s’y est employé cet été, avec les départs de Gaëtan Laborde, à Rennes (15 M€) et d’Andy Delort, à Nice, pour 10 millions d’euros. Cela pourrait ne pas suffire, pour boucler cette saison 2021-2022 dans le vert, mais Laurent Nicollin se veut optimiste pour la suite, dans la gestion par la Ligue, du dossier de la régie commerciale et les futures négociations des droits de l’audiovisuel du foot français.