A quoi sert le mercato d’hiver ? Certains acteurs du foot posent ouvertement la question, parfois jusqu’à remettre en cause son maintien dans le temps. Sidney Broutinovski a une vision plus positive de ce moment fort, de la saison sportive. Certes, en tant que fondateur de l’Ecole d’agent de joueurs du football (EAJF), sa position est orientée sur le sujet, mais son argumentaire est difficilement contestable, au moins sur un point : ce mois de janvier est profitable à tout l’écosystème autour du ballon rond.
Le mercato d’hiver profite à la tout microcosme du football
Que l’on soit un club, un joueur, un agent, un média ou un supporter, le mercato d’hiver dope toute l’activité, en augmentant soudainement son attractivité. « S’il n’y avait pas ce marché, nous ne serions pas là à converser », nous fait-il remarquer à juste titre, quand nous lui posons la question. « Le football permet à différentes professions de pouvoir vivre de près ou de loin. Et le mercato est un levier très intéressant, aussi bien pour la discipline, que pour les parties qui gravitent autour. » « On le comprend en Europe et de plus en plus en France, cela reste un divertissement ».
Oui pour réformer, mais ne pas supprimer
Divertissant pour les uns, stressant ou frustrant pour d’autres, janvier est un mois générateur d’émotions pour les suiveurs du ballon. Et plus elles sont fortes, mieux s’en porte la discipline. CQFD ? Presque… Sans évangélisme trompeur, sur une situation propice à des dérives. Plus en effet le gâteau est gros et plus il y a de bouches à nourrir. Dans le monde des agents, elles appartiennent de plus en plus aux intermédiaires. Dont un grand nombre de parasites, sans foi, ni loi, ni qualifications. Sidney Broutinovski les exècre, lui qui se fait fort du contraire, en formant de vrais professionnels. La FIFA les a dans son collimateur, raison pour laquelle elle a choisi de faire machine arrière sur la licence, en la rendant obligatoire, dès cette année 2020, au plus tard en 2021.
Un marché « d’appoint » révélateur de forces ou de faiblesses
Autrement, le mercato d’hiver a aussi – et surtout – de l’intérêt pour les clubs concernés. « C’est un marché d’appoint », qui permet aux équipes « de combler les défauts du recrutement », d’un début de saison. Il est aussi révélateur de forces ou de faiblesses en fonction des besoins. Quand, par exemple, le Stade Rennais recrute le champion du monde Steven Nzonzi, « cela montre que l’on est capable d’attirer ou conserver des pointures ». Inversement pour les clubs qui peinent à se renforcer, malgré une forme de nécessité ; c’est un signal d’impuissance donné à la concurrence.
Un temps fort qui prépare aussi la saison suivante
La période enfin, ouvre la porte aux négociations de l’été. Il n’a pas échappé au directeur de l’EAJF, le nombre croissant d’opérations conclues en prêts, avec options d’achat. Sans oublier tous ces joueurs sur la fin de leur contrat avec leurs équipes respectives. Pour eux aussi l’été se prépare dès le début de l’année civile, à l’entame des six derniers mois du bail. Certains choisissent ou sont contraints de rester, comme Edinson Cavani au PSG. Ou Olivier Giroud à Chelsea. D’autres ont la liberté de s’en aller, à l’exemple de Christian Eriksen, le milieu danois ayant opté pour un départ à l’Inter Milan en cours d’exercice, au lieu de répondre en juillet, aux clubs qui lui faisaient du pied.