C’est un discours ambitieux et rationnel qui devrait plaire aux supporters du GYM. L’OGC Nice ne repose pas comme ailleurs en Ligue 1, sur un fond d’investissement, mais sur l’intérêt d’un seul homme – Jim Ratcliffe – pour le sport et le football. Ça change beaucoup de choses, car tel que l’explique l’un des hommes les plus riches du royaume-Uni, interrogé par The Times : « Nous n’avons pas acheté Nice pour gagner de l’argent, c’est clair. Si nous voulons faire du business, nous le ferons avec la chimie. Et non par le football ».
Jim Ratcliffe avait d’abord des vues sur la Premier League anglaise
Egalement propriétaire d’une équipe cycliste et d’une de voile, il a contribué de très près à la récente et exceptionnelle performance d’Eliud Kipchoge sur la distance du marathon (courue en moins de deux heures). Il dirige le FC Lausanne-Sport en Suisse et a investi 110 millions d’euros pour le rachat du club niçois. Au départ intéressé par un club anglais (il est fan de Manchester United et a discuté avec Chelsea), il a finalement renoncé face au risque financier d’une telle opération : même pour lui, nanti d’une fortune estimée en 2019 à plus de 21 milliards d’euros, selon le Sunday Times.
Personne n’a jamais investi un milliard ou plus sur un club
Aujourd’hui, le moindre club de Premier League du Big four ou five dépasse le milliard d’euros de valorisation. « Personne n’a jamais payé ces sommes. Combien Abramovich a-t-il acheté Chelsea ?, s’interroge Ratcliffe. 100 millions de livres ? Et les Glazer (à Manchester United), 500 millions de livre ? Vous pourrez dire que cela vaut 3 ou 4 milliards, personne n’a jamais payé ces sommes là ». « Nous (Ineos, ndlr) n’aimons pas gaspiller l’argentin, nous n’en serions sinon pas là où nous en sommes aujourd’hui. ».
Ne pas reproduire à l’OGC Nice les erreurs du passé à Lausanne
Jim Ratcliffe possède 60% des parts d’Ineos qu’il a fondé. Son groupe emploi 22 000 personnes et génère un chiffre d’affaire proche de 55 milliards d’euros. L’homme d’affaire de 67 ans est décrit par The Times comme un bourreau de travail. Il garde en mémoire le plus beau souvenir de toute sa vie sportive, que fut la victoire de Manchester United sur le Bayern Munich, en finale de la Ligue des champions 1999. Il rêve d’un tel succès en tant que patron d’une équipe, mais a conscience que le football est son plus gros défi dans la vie sportive. Encore un peu tendre dans le monde du ballon rond, il promet d’apprendre de ses erreurs, nées de son expérience à Lausanne. « Nous nous sommes laissés griser par l’achat de joueurs, sans idée directrice derrière », admet-il.
D’abord réussir à Nice avant d’envisager quoi que ce soit d’autre
S’il espère toujours secrètement diriger une formation de l’élite du foot anglais, il promet qu’avant il réussira en Ligue 1 avec l’OGCN. « Nous ne chercherons pas ailleurs tant que tout ne se sera pas bien passé ici ». Le travail ne fait que commencer, son défi est grand car Nice, en dépit d’une fin de mercato intense marquée par le recrutement de l’attaquant danois, Kasper Dolberg n’est que treizième de son championnat, à bientôt mi-parcours.