Sport pratiqué par seulement 500 licenciés en France, le Biathlon est devenu le sport majeur des derniers JO de Pyeongchang, profitant de sa nouvelle notoriété sur le continent pour développer son business.
Diffusé à la télévision pour la première fois au JO d’Albertville en 1992, la discipline a épousée les exigences du petit écran. Initialement construite autour de trois épreuves d’endurances, les formats sont devenus plus court, cumulant 6 épreuves, dynamiques et ménageant un suspense le temps d’une semaine. En imposant un dispositif particulier de placement de caméra, l’Union Internationale du Biathlon (IBU) a permis aux téléspectateurs de vivre le moindre tir et de suivre l’effort du biathlète avec précision et passion.
Formaté pour et par la télévision
Cette évolution du format est aujourd’hui un succès. La chaîne l’Equipe a réuni devant l’écran, lors de l’épreuve française du Grand Bornand, 1,35 millions de téléspectateurs. La Mass Start garçon des JO de Pyeonchang a permis d’atteindre le record de la quinzaine, soit 6,4 millions sur France Télévision. Par comparaison, les audiences en Allemagne sont régulièrement comprises entre 4 et 5 millions de téléspectateurs. Au total c’est une audience cumulée sur les épreuves de coupe du monde établit à 500 millions devant les petits écrans.
Une plate-forme sport business
Une audience qui permet à la discipline d’espérer environ 25 millions d’euros de revenus de sponsoring chaque année sur de longues années. Construite il y a une décennie, l’offre commerciale du Biathlon international a été imaginée par Infront Austria et se concentre sur un concept de parrainage limité autour d’un sponsor titre et cinq sponsors premium seulement. Il est déjà entendu que le sponsoring doublera à partir de 2019, date du renouvellement du contrat entre l’IBU et Infront Austria.
Ce succès permet aux biathlètes d’obtenir de belles primes et une certaines notoriété qu’ils arrivent à monnayer. En France, Martin Fourcade, sacré 11 fois champion du monde et 4 médailles d’or au Jeux Olympiques cumule entre 1 et 2 millions d’euros de revenus par an grâce à 15 partenaires, plusieurs centaines de milliers d’euros en prize money et environ 30.000 euros de salaire comme Sergent dans l’Armée française. Par le passée, la première femme à dépasser le million d’euros de revenus dans le sport était l’allemande Magdalena Neuner, il y a dix ans. La nouvelle reine allemande du Biathlon, Laura Dahlmeier cumule dix sponsors pour environ 300.000 euros de sponsoring par an.
Par Alexandra Noir