« Les entreprises qui investissent dans le cricket font de très gros profits. Mais je ne suis pas certain que cela fonctionne aussi bien avec le foot » nuance pourtant Manik Oberoi. Conscient qu’il est du très faible niveau technique de l’Inde (son équipe nationale serait du niveau d’une formation de CFA en France). Mais surtout parce qu’il n’existe aucun indicateur pour mesurer avec précision, le nombre d’adhérents au ballon rond.
Pires, Crespo, Cannavaro et les stars vendues aux enchères !
« Statistiquement, le foot serait le plus joué, bien qu’il soit impossible de chiffrer le nombre de licencié. L’engouement de l’Inde pour le football est réel mais rien ne remplacera jamais le cricket. » Rien, pas même l’arrivée d’anciennes vedettes (Pires, Cannavaro, Crespo, Sorin, Okocha…) sur la fin quand elles n’ont pas été sorties de leur retraite. Tous ces joueurs ont fait l’objet d’une même et insolite vente aux enchères pour décider de leur attribution aux six franchises en compétition. Mise à prix de départ : 400.000$. Le vainqueur est l’Argentin Hernan Crespo acheté 840.000$ (640.000€) par la franchise Barasat. Fabio Cannavaro et le Français Robert Pires suivent à 830.000$ et 800.000$.
85 euros par mois le salaire moyen en Inde
Des sommes monstrueuses pour un tournoi de six semaines, dans ce pays où l’on ne vit qu’avec 85 euros en moyenne par mois. « C’est trop d’argent qui circule, les gens ne comprennent ni ne cherchent à comprendre l’environnement économique de la manifestation », explique Manik Oberoi. Au contraire essaieront-ils plutôt de tirer avantage de l’événement. Le chemin sera long pour que le foot profite au plus grand nombre. Mais le processus est en marche. Avec le secret espoir que la nation soit prochainement l’hôte d’une coupe du Monde de football. En Inde, tout est possible. Et il n’est pas faux d’écrire que ça le deviendra tôt ou tard vu l’énorme potentiel du pays…
DES PROS AVEC DES JOUEURS DE DISTRICT !
L’improbable association de joueurs professionnels et d’amateurs de niveau régional. Au mieux… Voilà ce qui attend les vedettes de la Premier League Soccer car les joueurs qui les épauleront ne seront pas d’un calibre supérieur à la 3e division du foot indienne.
Ce tournoi d’ordre privé, n’est en effet aucunement lié à la Ligue de football indienne qui veille aux intérêts des championnats de 1re et de 2e division .
D’une compétition à l’autre, les salaires ne sont pas non plus les mêmes. En Premier League Soccer il y a les stars, comme Robert Pires qui doit toucher 600.000 euros pour les six semaines de compétitions, et les footballeurs recrutés localement qui recevront en moyenne 3.000 euros. Alors qu’en championnat de 1re division indienne, un international gagne de 100.000 à 120.000 euros par saison.