Le succès de la Formule 1 est devenu incontestable. Les sponsors sont nombreux, la marque est redevenue prestigieuse. Toutefois, Liberty Media, le propriétaire de la discipline reine du sport automobile prépare un plan pour augmenter la croissance économique et financière. Depuis la Covid, le chiffre d’affaires de la Formule 1 a explosé. Passant de 1,145 milliards de dollars en 2020 à 3,262 milliards de dollars en 2023. Mieux, les prévisions indiquent que les recettes de la discipline vont culminer jusqu’à 3,884 milliards de dollars en 2025. Les équipes touchent 60% de ce total.
Un projet de nouvel accord Concorde
Ce qui signifie que pour 2024, les équipes vont se répartir près de 2 milliards de dollars. Une situation que souhaite changer Liberty Media, le propriétaire de la discipline depuis 2017. Lors d’un événement organisé par la banque d’affaire américaine, Goldman Sachs, le PDG de Liberty Media Greg Maffei, a indiqué qu’il envisageait de refondre un nouvel accord. L’accord Concorde existe depuis 1981, il régit la répartition économique de politique entre les équipes de Formule 1 concourant au championnat du monde et le propriétaire qui commercialise la discipline. L’actuel accord date de 2020 et court jusqu’à la fin de la saison 2025.
Le projet de Maffei est de réduire la part que touche actuellement les équipes afin de stabiliser autour de 1,7 milliards les retours pour les équipes et le reste pour le propriétaire. Le patron de la Formule 1 estime que la valeur de la discipline est certes passé d’une valorisation en bourse de 11 à 17 milliards de dollars, mais cette croissance boursière est de moindre ampleur par rapport à la croissance des valeurs des équipes. Par exemple, Williams Racing valait 155 millions d’euros en 2020 et est désormais valorisée à 900 millions. En début d’année 2023, le fond d’investissement souverain saoudien, PIF, avait proposé 20 milliards de dollars pour racheter la discipline. En coulisse, l’ambition est de valoriser la discipline à près de 50 milliards.
Construire un nouveau récit marketing
Si un nouvel accord Concorde pourrait aider a accélérer le processus de valorisation en bourse de la discipline et sa croissance économique, la réalité de la piste, avec les victoires de Max Verstappen représentent un problème pour Liberty Media. Discrètement, la société vend désormais un storytelling proposant aux fans de venir en cette deuxième partie de saison pour assister à une performance historique du double champion du monde Red Bull. Avec en ligne de mire, les Grand Prix d’Austin, Mexique et surtout Las Vegas, qui sont les plus rentables de cette deuxième partie de calendrier.
Liberty Média, depuis la Covid, a vendu à de nombreux nouveaux téléspectateurs la promesse du divertissement plus qu’il ne les a préparé aux réalités du sport automobile moderne. La saison 2021 est désormais loin. Place à une autre dynamique, plus classique de la Formule 1. Maffei a indiqué à la conférence : « La réalité est que nous avons un produit compétitif, très attractif, mis à part le fait que Max Verstappen est le plus rapide. » En coulisse, pour répliquer, les équipes souhaitent une évolution du réglement technique châssis, avant le grand changement annoncé pour 2026. Afin de relancer la compétitivité sportive de la discipline.