Elle râle Marion Bartoli, à l’Open d’Australie. Non pas parce qu’elle joue mal (même si elle a été éliminée vendredi au 3e tour), mais parce que la numéro un française, trouve incroyable qu’elle doive se rendre dans des boutiques pour acheter ses chaussures de tennis. La pauvre… quelle triste vie : « Je suis onzième mondiale mais je vais acheter mes tenues au magasin. Lorsque je rentre chez moi en Suisse, tout le monde est un peu étonné. Mais c’est comme ça. »
Essayons, déjà, d’oublier le fait que notre principale représentante du circuit féminin se soit exilée dans un pays frontalier qui offre certains avantages fiscaux aux grandes fortunes. Concentrons-nous sur l’essentiel (enfin selon elle), c’est à dire que ses sponsors ne lui paient pas ses fameuses chaussures… Peut-être que Marion Bartoli devrait aussi exiger que Nike aille lui acheter son paquet de carottes pour qu’elle puisse confectionner sa soupe à midi ? Dans la plupart des entreprises, les employés doivent investir leur argent personnel pour acquérir leur vêtement de travail. Et oui, parce que venir à poil au bureau n’est pas toujours une action bien comprise par les collègues.
Et alors quoi, la tenniswoman n’est pas avantagée par son physique et n’attire donc pas autant les marques que la sublime Maria Sharapova ? « Nike a décidé d’investir 75 millions (de dollars) sur elle, alors qu’elle a perdu à Wimbledon face à Dulko, à l’US Open contre Oudin et ici face à Kirilenko, constate-t-elle. C’est un choix. Je ne suis probablement pas assez blonde, pas assez grande et pas assez mince. » La pauvre, quelle injustice. Mais avant de la plaindre pour de bon, chez Sportune, on est allé voir ce que gagnait vraiment la numéro un tricolore… qui ne vit pas sur notre territoire.
En 10 ans de carrière, celle-ci n’a jamais remporté un tournoi du grand chelem, mais accumule 2 969 602 € de gains en compétition. Même si la joueuse n’avait donc aucun partenaire (ce qui, tout de même, semble peu probable), elle toucherait un joli salaire de 25 000 euros par mois. Avant de taper sur un système qui fait que, certes, Maria Sharapova explose tous les compteurs en empochant 19 millions d’euros sur la seule année 2009, Marion Bartoli ferait mieux de réfléchir sur le fait que, rien qu’avec ses prize money, elle gagne 25 fois le Smic net français (1056,24€ au 1er janvier 2010) depuis une décennie. Tout ça pour taper dans une balle. Et qu’aujourd’hui sa fortune la fasse partir du pays qu’elle représente en compétition pour s’installer en Suisse. Avant de cracher dans la soupe…
François Palissarde
3 commentaires
D'accord. La façon dont certains sportifs parlent de leurs gains et de leur condition est indécente.
Certes ses déclarations sont maladroites, mais que dire de certains journalistes sportifs vus sur le cable qui se permettent de jouer les machos, en faisant une rubrique où tout y passe,style caractère; résultats;…et physique, en notant maxi 1 et le physique à -1 (voyez le physique de playboy de ces bofs)Quel sexisme sous la ceinture!C'est lamentable.J'ai 60 ans et je n'avais pas entendu ça depuis lontemps
mais ou se cache hollande ???