Michel Platini n’a plus d’excuse. Ni l’éthique au nom des sacro-saintes règles du football ; Thierry Henry les a toutes bafouées. Ni l’argent pour se défendre, encore et toujours, de l’envahissante vidéo dans les décisions arbitrales. Puisque le patron du foot européen se borne à faire la sourde oreille, nous avons voulu savoir ce que coûterait l’arbitrage vidéo dans le foot. Et pour Bernard Saules, président de l’Union nationale des arbitres français, la réponse est claire : ça ne vaut rien, « parce que les matches sont déjà tous filmés. Et qu’ils le sont en France jusqu’à la Ligue 2. »
Noir c’est noir pour l’image de l’arbitre
L’analyse de Bernard Saules ne s’arrête pas à ce seul constat. Il estime en effet qu’à trop camper sur leurs positions, FIFA et UEFA sont en train de tuer l’arbitrage et avance des chiffres : « Nous sommes passés de 26 000 arbitres en 2005 en France à 23 000 cette année. Et ce, malgré les efforts financiers conséquents de la fédération et de ses partenaires. » Et l’ancien arbitre international de renvoyer à la vidéo… ce qu’il lui appartient : « Chaque année en France, 380 arbitres sont frappés sur un terrain de football. Quand les médias passent en boucle nos erreurs nous sommes crédibilisés à tous les niveaux de l’échelle. »
Autant donc que les images soient employées à bon escient. La vidéo pour épauler l’arbitrage, Bernard Saules est pour à condition, selon lui, que la FIFA ouvre ses œillères. Car pour le militant de la cause arbitrale qu’il est, le geste de Thierry Henry face à l’Irlande c’est une « catastrophe » et « des mois de boulot foutus en l’air en quelques secondes. » Quelques secondes qui coûtent cher, finalement, à beaucoup de monde. Et dire qu’il paraît que la vidéo c’est gratuit…
Cresus Tensile (avec François Palissarde)