Dans la liste des marques qui lui sont associées, le Tour de France a des soutiens institutionnels dont un est « Partenaire responsable » : ecosystem, en charge de la collecte pour recyclage, des appareils électriques et électroniques. Sur cette édition de la Grande Boucle, ecosystem lance l’opération, Je donne mon téléphone.fr, avec un site dédié. Et pour que le message passe, l’organisme a choisi la caravane, d’un côté (quatre voitures sont dans le dispositif), et Jeremy Roy, d’un autre, comme ambassadeur d’image au contact des associations et clubs partenaires, croisés tout au long des trois semaines de la course.
Contacté avant le départ depuis Nice, l’ancien coureur de la FDJ au neuf Tour de France disputés, nous explique les origines de ce rapprochement et l’objectif de sa mission. Lui même parfaitement convaincu de la nécessite de trier ce qui doit l’être, ou recycler quand cela se peut. Et il se félicite de voir les efforts communs entrepris dans le vélo pour réduire l’empreinte carbone, de l’organisation aux partenaires commerciaux, en passant par les coureurs. Qu’il n’a quitté que depuis deux ans…
Comment s’est noué le partenariat avec ecosystem au départ ?
Jeremy Roy : J’ai été sollicité par ecosystem qui m’a présenté son projet du « Tour solidaire », auquel j’ai vite adhéré. J’ai certaines valeurs, tout au long de ma carrière, sur le vélo, j’ai vu quelques aberrations qui m’agaçaient. Sans être un écologiste extrême, en prônant les bons gestes, cela peut faire avancer les choses. Le recyclage des téléphones ça me parlait pour préserver la nature ; c’est quand même consommateur de ressources et de matières premieres. Ça et la possibilité de reconditionner les appareils, pour les donner ensuite aux plus démunis. C’est important aujourd’hui, d’avoir un téléphone.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans le projet ?
Jeremy Roy : C’est l’ensemble. Ecosystem au quotidien assure la collecte des déchets liés à l’électrique et l’électronique. Il y a beaucoup de zones de collectes mises à disposition. C’est important de mettre en valeur ce message. J’ai découvert qu’il y avait pas mal de personnes qui ne savaient même pas, que l’on pouvait reconditionner les appareils.
Quelle est votre mission dans le cadre de ce partenariat ?
Jeremy Roy : Je fais de la communication sur mes divers réseaux, j’ai fait une vidéo également. Sur place je vais aller à la rencontre des associations locales partenaires, qui oeuvre en faveur des personnes les plus démunis. Cent téléphones seront remis à des associations, sur les villes étapes. Au quotidien je rencontrerai des clubs qui viendront eux, nous donner les téléphones qu’ils ont collecté. Il y a un petit challenge pour les clubs, avec des récompenses liées au vélo.
Ça vous occupe tout le Tour ?
Jeremy Roy : Oui, oui, sur les trois semaines de la course.
Et au-delà, le partenariat prévoit-il des choses ?
Jeremy Roy : L’idée est vraiment ce Tour de France solidaire. Après je resterai bien sûr à disposition pendant quelques temps auprès d’écosystème, pour encore échanger et intervenir. Sur du plus long terme, ça n’a pas été évoqué. Là c’est vraiment un coup de projecteur, pour l’opération jedonnemontelephone.fr.
A quel point êtes-vous sensible à l’environnement ?
Jeremy Roy : J’essaie au quotidien, sur des petits gestes. Le sur-emballage, tout ça, j’essaie d’éviter. Je contribue aussi à ma petite échelle, j’ai des poules, ce qui me permet de recycler mes déchets alimentaires. J’évite certains déplacements et je circule autant que possible en vélo, pour les trajets dans mon village. J’évite la surconsommation.
Dans le cyclisme, les efforts sont-ils assez fournis pour limiter l’empreinte carbone ?
Jeremy Roy : C’est une question qui est dans les esprits depuis longtemps, nous traversons des zones naturelles, dont il faut prendre soin. Le Tour met des choses en place, la caravane a beaucoup de directives pour limiter tout ce qui est plastique. Cette année, aucun emballage plastique ne sera lancé, hors denrées alimentaires. Certains partenaires vont même vers des produits totalement recyclables. L’idée est d’avoir des goodies qui s’utilisent, pas qui finissent dans les placards. Certains véhicules vont être en mode hybride, on sait que ce n’est pas la panacée non plus d’avoir des batteries, mais cela contribue à réduire les émissions de CO2, aux endroits ou la course passe. Il y a aussi la mise en place de zones de déchets pour les coureurs. Il y a une grosse politique de sensibilisation pour le tri, sur les sites de départs et d’arrivées. Et tout au long du parcours, des sacs sont mis à disposition.
Entre vos débuts dans le vélo et votre retraite sportive, les mentalités on changé ?
Jeremy Roy : Oui, petit à petit. Comme monsieur tout le monde n’a plus une seule, mais trois poubelles. On prend des habitudes de trier et recycler. Des efforts sont faits. Petit à petit les coureurs l’intègrent. Maintenant, il existe un règlement qui sanctionne le jet d’un bidon dans la nature. Cela va dans le bon sens.
Depuis que vous avez arrêté, comment vous occupez-vous ?
Jeremy Roy : Je suis consultant, je commente pas mal de courses. Je me rends sinon disponible pour des événements.
C’est le deuxième Tour de France qui part sans vous, avez-vous toujours un pincement au coeur ?
Jeremy Roy : Oui bien sûr, il n’y a plus cette adrénaline que j’avais quand j’étais coureur. Ça me manque toujours un peu. Mais dès que je remonte sur le vélo pour me balader, je me rends bien compte que je n’ai plus le niveau. Ce sentiment finira bien par s’estomper avec le temps.
Et suivre le Tour du côté du public, c’est comment ? Qu’est-ce que cela change ?
Jeremy Roy : C’est impressionnant de voir tout ce public sur le bord de la route. Qu’il est là si tôt. On le voit quand on court, mais on n’a pas le temps de l’apprécier. Plus tout ce qui est mis en oeuvre par l’organisation, pour la sécurité et la logistique. C’est fort.