Dans sa chronique pour le compte du magazine Autosport, l’ex pilote écossais, David Coulthard a avoué qu’en 1996, il avait préféré le chèque de l’équipe de F1 McLaren plutôt que la victoire promise de l’équipe Williams. Plus tard en 2002, Ferrari lui proposa 8 millions de dollars pour être le second de Michael Schumacher, une proposition qu’il refusera cette fois-ci, préférant rester chez McLaren. L’ancien pilote Red Bull met le doigt sur une omerta dans la carrière d’un pilote : performance ou argent ?
Alors que Coulthard était chez Williams contre 500.000 dollars à l’époque, Frank Williams souhaitait lui faire signer un contrat de deux ans (1996 et 1997) en échange d’un million de dollars. Ayant conscience que le pilote avait un énorme potentiel pour être champion du monde. Finalement, le jeune écossais signera un contrat de 2 ans avec McLaren qui lui en offrait 3 millions par année. Un choix d’une certaine manière malheureux sur le court terme, mais heureux sur le long terme.
Avant lui des pilotes ont fait le choix de l’argent au détriment de la performance. Gilles Villeneuve n’avait t’il pas hésité sur un contrat McLaren en 1979 contre 750.000 dollars ? James Hunt, n’a-t-il pas signé pour la même somme avec Wolf pour la même année ? Alan Jones n’a-t-il pas signé contre 2 millions de dollars avec Arrows, puis le team FORCE sans succès apparent ?Il faut savoir faire la distinction entre une erreur de jugement (Reutemann chez Lotus en 1979 après que l’équipe anglaise ait été championne du monde l’année d’avant, voir le duo Alesi – Berger chez Benetton en 1996 pour les mêmes raisons) ou encore les pilotes qui relèvent un challenge et qui entrevoie un potentiel dans l’équipe future (Lauda chez Ferrari en 1974, Andretti chez Lotus en 1976, Lauda chez McLaren en 1982, Prost chez Ferrari en 1990, Schumacher chez Ferrari en 1996, Villeneuve chez BAR en 1999, Irvine chez Jaguar en 2000, Alonso chez McLaren en 2007 puis Ferrari en 2010, Raikkonen chez Lotus en 2012 pour exemple) et ceux qui a un moment de leur carrière ont décidé de privilégier l’argent.
Les cas de Hunt et Jones voir Andretti au début des années 80 sont les premiers du genre. Mais toute l’histoire de la Formule 1 moderne regorge de ce type de choix de carrière. En 1993, alors qu’il était chez McLaren, Gerhard Berger fait le choix de partir chez Ferrari, contre 7 millions de dollars de salaire. Luca di Montezemolo en 1996 avait proposé 10 millions à l’autrichien pour rester dans l’équipe aux côtés de Michael Schumacher. En vain, le pilote ayant décidé de signer chez Benetton. En 1997, Damon Hill avait deux choix : Jordan ou Arrows. La première lui proposait un salaire de 5 millions et la seconde 7 millions. Toutefois le potentiel était différent. Le champion du monde 1996 signera pour Arrows avant d’ensuite signer chez Jordan pour 10 millions !
Jacques Villeneuve est l’exemple de l’erreur de parcourt. Après son titre de champion du monde en 1997, il signera en 1999 pour le compte de BAR, une équipe construite par son manager Craig Pollock. Il y touchera un salaire normal pour un champion du monde de l’époque. Mais l’épisode de 2001 – 2003 est l’exemple type de la prolongation pour l’argent. A l’époque, le québécois avait deux propositions alternatives : la première était de Renault qui entamait son retour en F1 et qui avait toujours aimé le profil de Villeneuve, son dernier champion du monde. Une offre de 10 millions de dollars a été formulée sur trois ans. Refusé. Ensuite, Ron Dennis de McLaren présentera entre 2000 et 2002 un intérêt certain pour le québécois. Mais, ce dernier et son entourage demandaient 16 millions de dollars minimum. Empêchant toute négociation. C’est ainsi que Villeneuve prolongera son aventure chez BAR contre un contrat de 58 millions de dollars. Un chant du cygne.
Fernando Alonso a aussi fait ce choix là en 2008 avec son retour chez Renault, après l’épisode malheureux de McLaren. Il touchera 25 millions de dollars de salaire en 2008, puis 16 millions en 2009, avant de quitter l’équipe française pour la Scuderia Ferrari et son salaire record d’environ 45 millions de dollars (30 millions d’euros). C’est souvent une transition avant le retour aux avants postes.
Un commentaire
Le truc c’est qu’il ne devrait même pas y avoir de dilemme 🙁 Il faut choisir une écurie compétitive et, par la force des choses, l’argent suivra, que ce soit par un renouvellement de contrat ou par l’arrivée de sponsors personnels !