Après le football, Sportune se penche sur les modèles économiques des équipes de F1. Ferrari, Red Bull, Williams, Lotus et Caterham seront décryptés pour vous. Si la Scuderia Ferrari représente le modèle du constructeur présent en Formule 1, dont s’inspire Mercedes F1 et dans une moindre mesure McLaren et Marussia, le modèle Red Bull est l’héritage des Benetton, BAR (etc…) dont l’objectif est de faire la promotion d’un produit en devenant un acteur du sport. Williams est, lui, l’incarnation de l’artisan né dans les années 60, Lotus, via Genii Capital incarne un modèle d’affaire différent, utilisant la discipline comme un prétexte. Enfin, Caterham est une sorte de synthèse de tout ce qui se fait dans la discipline.
Ferrari, un modèle ancien de la F1
Débutons donc notre série par la Scuderia Ferrari. Forte de ses 15 titres de champion du monde pilote depuis 1950 et de ses 15 titres de champion du monde des constructeurs depuis 1958, Ferrari est l’équipe la plus titrée et la plus mythique. Ayant embauché les plus grands pilote, elle illustre l’histoire de la discipline à elle toute seule. Ferrari incarne aussi un modèle ancien, construisant son moteur et son châssis en même temps. Durant les années 2000, la majorité des constructeurs impliqués en Formule 1 se sont inspirés du modèle Ferrari pour se mettre en avant, avec plus ou moins de réussite. Avec des budgets qui se sont amaigris avec le temps , la part des salaires de Fernando Alonso et Felipe Massa représente à peine 10% du budget total de l’équipe. L’an dernier, c’était 20%.
Ferrari a un modèle de sponsoring parent
Si FIAT est le propriétaire de la marque italienne depuis la fin des années 60, elle ne contribue pas pour la majorité du budget. Depuis 2007, c’est le manufacturier de tabac américain Marlboro qui « achète » l’intégralité de la carrosserie des Ferrari chaque année. Seul le pétrolier Shell est à part, car contribuant au budget moteur du constructeur. Charge ensuite à la Scuderia de trouver des sponsors, devant rembourser la marque de tabac. C’est un modèle de sponsoring parent qui marche et qui permet à la Scuderia d’obtenir un budget annuel garanti jusqu’en 2017. La banque ibérique Santander déboursait l’an dernier 50 millions d’euros pour être largement visible sur les voitures, de l’argent qui est revenu dans les poches de Marlboro et non de Ferrari.
Le logo de Ferrari, c’est 50% du merchandising de la F1
L’autre atout de Ferrari est d’être une marque mondiale. Ainsi les produits dérivés se vendent plus que pour l’ensemble des autres équipes du plateau. Il n’y a pas de chiffre précis dans ce domaine, mais nous savons que le logo du cheval cabré représente à elle seule 50% du merchandising de la Formule 1, soit une somme de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel environ.
La plus gâtée par les droits TV
L’autre grande rentrée d’argent reste les droits TV. Ferrari dispose d’un accord complexe et unique dans la discipline. En effet, de part son statut de plus ancienne équipe présente dans le paddock et de plus prestigieuse aussi, elle touchait jusqu’à l’an dernier 2,5% en plus de ses droits TV classique en fonction de ses résultats. Auparavant, elle touchait une prime de 20 millions et même un revenu garanti entre 2007 et 2009 de 150 millions de dollars. Ferrari reste l’équipe qui touche le plus de revenus TV chaque année. L’an dernier elle touchait encore près de 90 millions d’euros.
La valeur estimée de Ferrari: 7 milliards d’euros
Détenue à 90% par le Groupe FIAT et 10% par Piero Lardi (héritier d’Enzo Ferrari), Ferrari a une valeur estimée à 7 milliards d’euros. Un plan d’introduction en bourse est à l’étude. La marque Ferrari débourse toutefois beaucoup d’argent pour son personnel (staff et pilotes), via les primes. Celles-ci représentent une somme pouvant aller jusqu’à 60 millions d’euros par année, en cas de titre de champion du monde.