Après avoir abordé le modèle économique du Bayern Munich, d’Arsenal, du FC Barcelone, du Real Madrid, de l’Olympique Lyonnais, du Milan AC, de Manchester United et de Manchester City, Sportune se penche sur le modèle économique de Chelsea, mélange entre les deux clubs mancuniens, précédemment étudiés. Le club londonien s’est imposé comme le leader de la capital londonienne face à Manchester United. Sa victoire la saison dernière en Ligue des Champions est le couronnement d’une politique d’investissement d’un milliard d’euros en 10 ans environ. Revendiquant 322 millions d’euros de revenus la saison dernière, en net progression par rapport à la précédente, fixant à 249 millions d’euros le budget des Blues, la direction de Chelsea affiche une belle humeur et annonce un bénéfice de 1,75 millions d’euros. Une goute d’eau certes, mais notons qu’entre 2003 et 2011, les pertes annuelles oscillaient entre 55,5 et 175 millions d’euros. Les salaires cumulent environ 195 millions d’euros, soit 61% du budget.
Chelsea, c’est 55M€ annuel des sponsors.. et des contrats non-quantifiables
L’approche de Chelsea depuis l’ère Abramovitch est intéressante car elle fonctionne sur un principe hybride. Dès le départ, l’objectif était de devenir aussi fort que Manchester United, commercialement parlant et s’imposer comme le principal club de Londres. C’est ainsi que la nouvelle direction à chercher à nouer un deal avec Adidas et Samsung, deux marques qui n’ont rien à voir avec l’entourage d’Abramovitch. Ces deux deals représentent aujourd’hui respectivement un apport de 23 millions d’euros annuels et 18 millions d’euros, soit un total de 41 millions d’euros. Le ticket d’entrée est d’un millions d’euros aujourd’hui, le total du sponsoring du club est évalué à 55 millions d’euros, avec beaucoup de deals non quantifiables comme celui avec Gazprom par exemple. Les produits dérivés cumulent 65 millions d’euros, grâce à environ 800.000 tuniques vendus dans le monde chaque année. Soit des revenus commerciaux de 120 millions d’euros par année. Le club viserait plus de 150 millions à terme et se rapprocher de Manchester United dans ce domaine.
Des droits TV énormes
Le stade de Stamford Bridge est limité en nombre et l’objectif est de construire à terme une enceinte de 75.000 places afin de rentabiliser un peu plus les revenus du stade, estimés aujourd’hui modestement à 60 millions d’euros, principalement grâce au prix des places et des loges. Les revenus TV, eux, représentent une large part des revenus du club. La Première League assure 60 millions d’euros et sa victoire en Ligue des champions un pactole de 50 millions d’euros, soit 110 millions d’euros de revenus liés à la télévision. Malgré sa chute en première phase de la Ligue des Champions, les revenus de l’équipe l’an prochain seront d’environ 90 millions d’euros, tout de même.
Chelsea un club qui commence à chercher la rentabilité…
Racheté en 2003 par le milliardaire Roman Abramovitch pour la modique somme de 209 millions d’euros – 83 millions d’euros pour le rachat de la société mère Chelsea Village Ltd et 126 millions d’euros de dette à éponger, le club est aujourd’hui évalué à 545 millions d’euros par le magazine Forbes. Dès le départ le modèle économique choisi était simple : Le milliardaire russe garantissait les dettes et le montant des transferts, tandis que le club devait assurer par ses revenus de payer les stars de l’équipe. D’ailleurs, Abramovitch a accepté 208 millions d’euros d’abandon de créance pour permettre à son club de ne plus avoir de dette, pour le prochain fair play financier. Enfin, Chelsea commence à intégrer les transferts dans son modèle économique pour l’avenir, tentant de vendre avec plus-values, au lieu d’être à perte, les gains ont été de 32 millions d’euros l’an dernier, dans ce domaine.