Pour certains il est l’opium du peuple, pour beaucoup une machine à fantasme, le ballon rond compte, paraît-il, autant de sélectionneurs que d’habitants d’une même nation. Des « football managers » par millions, qui se rêvent tous en gestionnaires de leur propre formation. La réalité est pourtant toute autre.
AS Monaco, ASSE ou Girondins sont tout ou partie à vendre
Parce qu’être à la propriété d’un club de football est tout sauf un long fleuve tranquille. Ni une affaire rentable. En France, entre les ouvertement déclarés et ceux qui prospectent dans l’ombre, plusieurs clubs de l’élite, en Ligue 1 ou en Ligue 2, cherchent tantôt un repreneur intégral (AS Saint-Etienne, AS Monaco, Le Havre AC, Toulouse FC ?…), pour d’autres un actionnaire minoritaire (Girondins de Bordeaux).
Fiscalité et cotisations sociales freinent l’investissement en France
« C’est compliqué un club à vendre. Celui qui achète un club de foot pour que ce soit rentable n’a rien compris », explique pour Sportune, Xavier Rollet, avocat spécialiste des questions fiscales. Taux d’imposition, mais surtout coût des charges sociales constituent le premier frein à l’investissement dans le football français. Sachant que les cotisations incombent à l’employeur, les joueurs n’ont souvent d’intérêt que pour le salaire final qu’ils perçoivent. En net après impôts.
La question des droits TV symptomatique d’une forme de fagilité
A cela s’ajoutent les opérations plus courantes relatives aux revenus des clubs. En premier chef les droits de la TV, dont dépendent fortement les clubs. La pénible négociation menée par la Ligue du football français atteste tout à la fois de l’importance du contrat et des difficultés du marché, de plus en plus concurrentiel mais aussi disparate. L’échec de Mediapro a mis le football national en émois. Les performances d’Amazon depuis, démontrent une forme de complexité à séduire des consommateurs, de plus en plus sollicités par toutes sortes de plateformes commerciales.
Les plus gros clubs sont souvent déficitaires
En Europe, le Bayern Munich vertueux chaque année, étant l’exception qui confirme la règle, la majorité des grosses cylindrées sont chroniquement déficitaires. Ou alors compensent-elles par le marché des transferts. Et d’ailleurs sont-elles souvent dirigées par un actionnariat dépourvu d’intérêts court-termistes, voir économiques tout court. « Il y a forcément un aspect soit affectif, soit politique à racheter un club de football », souligne Xavier Rollet.
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La rentabilité d’un club de football se fait à la revente
Et celui-ci d’ajouter : « La rentabilité des investissements se fait plus à la revente. C’est un peu comme des vignobles. » Comme les 4,5 milliards d’euros de Todd Boehly et ses soutiens, pour reprendre entièrement les Blues de Chelsea, le milliard et un peu plus d’euros investis par Jim Ratcliffe pour le quart de Manchester United, ou plus proche de nous, les 531 millions d’euros d’Arctos Partners, pour 12,5% du capital du PSG. Des montants exceptionnels qui ne doivent pas masquer les dépenses pas moins exceptionnelles ,consenties pour atteindre ce niveau de valorisation.