Une catastrophe économique. Pas pour toutes et tous, tel que nous allons le voir, mais pour la majorité des joueuses et joueurs du circuit professionnel ; la WTA chez les dames et l’ATP pour les messieurs. L’arrêt ordonné des tournois, en raison de l’épidémie de Covid-19 prive le monde du tennis de ses ressources, car ici c’est à chacun de gagner sa vie sur les courts, il n’y a pas un club derrière. Parfois des aides fédérales et pour une minorité, des bénéfices tirés des sponsors.
Pas de tennis, pas d’argent pour les joueuses et les joueurs
C’est aussi à chacun de payer le staff, technique et médical, les voyages et l’hébergement quand il n’est pas inclus dans le prize money du tournoi. Pour les meilleurs ou ceux qui sont en fin de carrière, à l’abri du besoin financier, la situation est moins pénible que la base, quand le classement s’enfonce dans les profondeurs. En exagérant le trait, Gael Monfils a presque gagné à lui seul cette année, autant que tout le reste du contingent masculin français. Le numéro un national, vainqueur des tournois de Montpellier et de Rotterdam, a parfaitement négocié son début de saison, avec la chance de ne pas être touché par les ennuis physiques.
Le tennis français trinque dans sa majorité
Tous n’en ont pas eu autant. Et aucun, femmes et hommes de France confondus, n’est au niveau sportif du numéro neuf mondial. Par conséquent, pour d’autres les temps sont plus durs. Moins pour le top 100 voire 200 que les suivants. Jusqu’à ce niveau de la hiérarchie mondiale, le cumul des primes gagnées en 2020 s’élève de la centaine à la dizaine de milliers d’euros. Quelques cas se détachent forcément, comme Nicolas Mahut, loin en simple (213e), mais au sommet du double (3e) ; cela justifie les 143 832 dollars qu’il a remporté. Ceux de son rang individuellement – Elliot Benchetrit (208e) ou Constant Lestienne (210) -, avoisinent plutôt les 50 000 dollars. Plus ou moins.
Le tennis est à l’arrêt de la mi-mars, sans perspective certaine de reprise
Au-delà de la 400e place mondiale, l’addition des prize money en 2020 dépasse rarement les 5 000 dollars. Passée le niveau des 750 mondiales chez les filles (1), les 1000 pour les garçons (2), les gains de la saison ne se comptent plus qu’en centaines d’euros hors exceptions. C’est tout pour vivre. Sans savoir quand le jeu va pouvoir reprendre. Depuis la mi-mars, les rencontres ne sont plus autorisées. Et les perspectives ne sont pas rassurantes, avec l’annulation de nombreux tournois à venir, dont celui de Wimbledon initialement programmé entre le 29 juin et le 12 juillet 2020.
Le top 10 des primes des Françaises en 2020
1. Kristina Mladenovic (42e mondiale) = 410 421 $
2. Caroline Garcia (46) = 131 450 $
3. Alizé Cornet (59) = 122 640 $
4. Fiona Ferro (53) = 110 950 $
5. Pauline Parmentier (154) = 71 257 $
6. Oceane Dodin (116) = 47 411 $
7. Chloe Paquet (174) = 25 503 $
8. Jessika Ponchet (160) = 24 089 $
9. Diane Parry (299) = 16 371 $
10. Audrey Albie (389) = 6 810 $
Le top 10 des des Français
1. Gael Monfils (9) = 1 145 455 $
2. Benoit Paire (22) = 356 646 $
3. Ugo Humbert (42) = 240 727 $
4. Gilles Simon (54) = 226 774 $
5. Corentin Moutet (75) = 223 922 $
6. Pierre-Hugues Herbert (71) = 197 918 $
7. Adrian Mannarino (38) = 153 808
8. Gregoire Barrere (95) = 153 708 $
9. Nicolas Mahut (213) = 143 832 $
10. Richard Gasquet (50) = 101 396 $
(1) Tiphanie Fiquet, 756e et 773 $, Margaux Rouvroy (892, 515 $), Selena Janicijevic (901, 503 $)…
(2) Florian Lakat (1008, 862 $), Titouan Droguet (1028, 828 $), Hugo
Pontico (1038, 582 $)…