Il est très rare que Laurent Blanc se hasarde sur le terrain de la politique mais quand il le fait, c’est rarement pour user de langue de bois. A Nicolas Sarkozy qui trouve « choquant » les salaires de certains sportifs, le coach des Girondins de Bordeaux a donné, ce vendredi dans l’Equipe, sa propre vision du football moderne et son implacable logique : « Le joueur génère beaucoup d’argent. Il n’est donc pas illogique que celui qui en fabrique en touche en retour. » Voilà pour sa réponse au chef de l’Etat à qui il reproche également de jeter le discrédit sur sa discipline.
« Si l’information consiste à ne ramener le football qu’à de pures considérations économiques ou financières… Ce n’est pas que ça le football. Ça ne fait qu’envenimer ce sentiment de jalousie, cette mauvaise image du foot » s’emporte le technicien des Marines. « Il faut savoir dans quel monde on vit quand même, ajoute-t-il encore, dans quel monde nos ancêtres ont vécu et nos enfants vivront. Les inégalités existeront toujours. » Ces inégalités, Laurent Blanc les évoque avec prudence en se disant échaudé par la tournure que prend le football aujourd’hui.
« Ça ne va pas forcément vers ce que j’aime le plus. On en demande de plus en plus car le football est de plus en plus médiatisé. Il bénéficie de plus en plus de moyens et de plus en plus de gens le suivent. » Et cette logique de surenchère conduit à d’inévitables dérives : « Il ne s’agit pas que de passionnées, ils ne suivent pas pour le jeu ou le profil d’un Cristiano Ronaldo mais parce qu’il est beau et qu’il gagne de l’argent. » C’est précisément cela que Nicolas Sarkozy avait pointé du doigt le 25 janvier dernier et c’est pour cette raison que Laurent Blanc s’est fâché dans les colonnes de l’Equipe.
Cresus Tensile