La saison 2017 de Moto GP se dévoile. Côté Yamaha ce sera le jeune ibérique Maverick Vinales qui prendra place sur la machine de Jorge Lorenzo. Un transfert illustrant un rapport de force intéressant.
L’impératif du pilote ibérique chez Yamaha
La signature de Lorenzo chez Ducati n’attendait qu’une réponse de la marque Yamaha : trouver un remplaçant aux côtés de Valentino Rossi. En coulisse le constructeur japonais avait la contrainte d’employer un pilote espagnol, afin de renouveler dans les meilleures conditions son sponsor principal, Movistar (commanditaire présent grâce à Rossi et sa société VR46 pour 12 millions d’euros par an). Sur les conseils de son champion italien, c’est le jeune Maverick Vinales qui a été choisi pour succéder à Lorenzo.
Les négociations ont été rapides et intenses à la fois. Surfant sur la clause imposant un pilote ibérique, l’agent du jeune pilote espagnol, actuellement chez Suzuki avait indiqué avoir une option pour 2017. Agitant le premier effet de l’augmentation de salaire. Le chiffre est même tombé : 5 millions d’euros pour 2017 et 2018. Une somme trop importante pour Yamaha.
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Les manœuvres de Yamaha pour faire baisser le tarif
Quelques jours avant que Dani Pedrosa ne prolonge l’aventure chez Honda, le rival Yamaha contacta l’entourage de l’espagnol. Un moyen de pression pour Vinales. Payé 2,5 millions d’euros par le premier constructeur mondial, Pedrosa disposera d’une légère augmentation de salaire en 2017 et 2018. Mais pour un vainqueur de Grand Prix, il est potentiellement deux fois moins cher que Vinales qui n’a encore rien démontré en catégorie reine. Les discussions Yamaha – Pedrosa n’iront pas plus loin que le contact, l’objectif de faire baisser le tarif de la cible étant acquis. Maverick Vinales touchera finalement 1,5 millions d’euros en 2017 et 2 millions d’euros en 2018 chez Yamaha en Moto Grand Prix.
La fin d’une époque en Moto GP ?
Cet épisode Vinales – Yamaha montre la marge de manœuvre étroite des constructeurs face aux pilotes. Lorsqu’un constructeur négocie avec un champion du monde, c’est ce dernier qui dicte la marche à suivre et la marque subit l’ambition de son pilote. Pour le cas d’un jeune aspirant champion, la démarche en arrive à utiliser un vainqueur de course afin d’intimider et de faire baisser un tarif exorbitant sur le papier. La démarche est classique, mais elle est le symbole du manque de puissance des constructeurs en Moto GP. Dans un passé pas si lointain, lorsqu’un constructeur avait la machine la plus dominatrice, il imposait son bon vouloir aux pilotes sur le marché des transferts. Ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui.
Pour aller plus loin
http://www.sportune.fr/sport-business/jorge-lorenzo-chez-ducati-sera-le-pilote-le-plus-paye-en-moto-gp-2017-135451