Quand le sport tourne à la tragédie comme celle qui a frappé l’équipe du Togo à quelques heures de débuter la CAN 2010, on aimerait penser à autre chose qu’à d’éventuelles sanctions sportives ou financières auxquelles se risqueraient les « Eperviers » en quittant la compétition. Quoi de plus normal pour les joueurs et l’encadrement que de refuser d’aller plus loin dans l’aventure sachant qu’ils ont perdu trois des leurs dans une fusillade à Cabinda revendiquée par un groupe de séparatistes. « Nous, les joueurs, nous avons pris notre décision. On ne peut pas rester ici dans ces circonstances et nous voulons rentrer à la maison dès aujourd’hui » a dit le joueur d’Aston Villa Moustapha Salifou sur le site officiel de son club.
La démarche est légitime du point de vue éthique mais ne l’est pas sur le plan juridique d’après le comité d’organisation de la CAN qui a menacé les Eperviers de sanctions s’ils allaient jusqu’au bout de leur démarche. En déclarant ainsi forfait moins de vingt jours avant le début de la compétition, les Togolais encourent la suspension des deux prochaines Coupe d’Afrique des nations et une amende de 50 000 euros. La menace est réelle car Constant Omari, membre du comité d’organisation de la CAN 2010, s’est chargé de le rappeler de vive voix à la presse. Trop d’intérêts sont en jeux pour que les organisateurs en sortent indemnes. Et cela pourrait être pire si le Ghana, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire accédaient à la demande des Togolais en se retirant, à leur tour, du groupe B dans lequel ils étaient opposés.
Cresus Tensile