La seule chose qui nous distinguait encore de nos voisins européens n’a plus aucune valeur : selon la DNCG (Direction nationale de contrôle et de gestion), l’organe de la Fédération française de football (FFF) qui veille sur l’état de finances de nos clubs, le championnat de France a accusé, la saison dernière, de lourdes pertes financières à hauteur de 25 millions d’euros pour la Ligue 2 et 50 millions d’euros pour la Ligue 1. C’est ce que révèle le quotidien sportif l’Equipe dans son édition de ce samedi en justifiant cette chute brutale par la relégation du RC Lens (de L1 en L2). « On a perdu un peu plus de 12 millions d’euros la saison dernière », approuve le président du club nordiste Gervais Martel qui précise toutefois : « Normalement, le plus dur est derrière nous puisque nos comptes devraient être positifs de 2,5 millions d’euros à condition que l’on se maintienne en Ligue 1. »
Le pire à venir ?
Au total les quarante clubs français de l’élite cumulent un déficit de 50 millions d’euros après plusieurs saisons consécutives à générer des bénéfices. Pour un pays qui se défend d’être un modèle de rigueur financière en Europe, l’image de l’exemple en a sérieusement pris un coup. Et le pire est peut-être à venir, selon l’Equipe, à la lecture des différentes réformes qui vont affecter nos clubs la saison prochaine. Principale mesure : le DIC (droit à l’image collectif) qui va priver notre élite d’une quarantaine de millions d’euros par an. S’ajoutent à cela, l’augmentation de 5 à 5,5% de la taxe Buffet ponctionnée aux clubs en fonction de leurs droits TV (pertes estimées par l’Equipe à 3,5 millions d’euros annuels) plus la volonté du gouvernement de facturer aux clubs toutes les dépenses pour la sécurité autour des matches…
Non obstant ce premier déficit des clubs de la Ligue 1 depuis la saison 2004-2005, la France garde toutefois une très nette longueur d’avance sur ses voisins européens. En Premier League, le cabinet Deloitte avance une dette de 3,9 milliards d’euros. Même chose en Espagne (3,4 milliards d’euros) et en Italie (2,01 milliards d’euros selon le quotidien Bild). Même l’Allemagne qui, comme chez nous, veille scrupuleusement à la santé financière de ses clubs ne devrait pas échapper au vent de crise. Oui, la France se distingue encore de l’Europe par sa stabilité. Sauf qu’il y a un mais : la réputation de son championnat. Elle n’est plus aussi bonne que par le passé et se traduit directement sur le marché des transferts où l’on note une baisse des départs de joueurs vers les pays étrangers. Moins d’intérêts des clubs européens mais aussi des sponsors. Dernièrement nous vous rappelions que dans ce fameux sponsoring aussi, la France avait du retard. Si le pire est donc à craindre pour les finances de nos clubs, que reste-t-il au football tricolore pour tenir la dragée au reste de l’Europe ? Nous à Sportune, on cherche encore…
Cresus Tensile
Le lien pour aller plus loin :
Sponsoring : Comment la Ligue 1 prend (aussi) une claque sur ses voisins européens !