Le fair play financier, presque un mot à la mode dans le football. Cette semaine, Barbara Berlusconi a présenté sa stratégie pour le Milan AC du futur. Objectif: correspondre à ce nouveau modèle que tente d’imposer Michel Platini au nom de l’UEFA et qui peut tant inquiéter les clubs qui s’endettent le plus comme le PSG ou Manchester City. Les 87 pages de règles du Fair Play financier équitable (FFP) indiquent qu’en 2010, plus de 50% des clubs européens de première division ont perdu de l’argent. La nécessité de trouver une solution était du bon sens. La mesure la plus connue du FFP est de permettre une perte financière annuelle de 45 millions d’euros pour 2012/2013 et 2013/2014, avec un accord de perte financière autorisée « comme acceptable » jusqu’en 2018. Au-delà de cette date, tous les clubs européens devront être à l’équilibre. Mais attention, si les clubs ne pourront plus s’endetter pour l’achat de joueurs, ils pourront le faire via leurs infrastructures.
Pour augmenter leurs revenus, les clubs pourront investir dans des activités qui n’ont rien à voir avec le football…
Comprenez par là que les clubs de football pourront continuer à s’endetter comme avant, mais dans des activités exclusivement sans rapport avec le football, ou leur marque. Adieu, donc, projets de stades, infrastructures de formation. Mais bonjour les hôtels, les centres de conférence, les centres de soins, voir même l’investissement dans d’autres équipes sportives ! Dernièrement, Manchester City a, par exemple, investi dans un campus (une université privée qu’il convient de différencier d’un simple centre de formation pour le football traditionnel). Plus intéressant, le club turc de Trabzonspor a, voilà peu, lancé un investissement pour une centrale hydroélectrique dans les collines au-dessus de son stade.
… en augmentant ainsi leur chiffre d’affaires, ils pourront ensuite réinvestir… dans l’achat de joueurs !
Cette mesure permettra donc aux clubs les plus riches de diversifier encore et encore leurs revenus, sans rapport direct avec leur marque. La nuance sera donc là. Le football de demain ne pourra plus faire un prêt (bancaire ou autre) pour acheter des joueurs, mais pourra donc établir un accord bancaire afin de construire une centrale solaire, voire d’autres projets. Les clubs pourront ainsi continuer d’augmenter leurs revenus. Une manne financière qui pourra servir ensuite… à l’achat de joueurs. La boucle est bouclée. Cela empêchera-t-il les patrons de clubs de football de s’endetter pour investir dans leur club ? L’avenir nous le dira.
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