Le cas du contrat de Timo Glock chez Marussia est un cas d’école intéressant. Le pilote allemand, peu médiatique par rapport à ses compatriotes Vettel, Rosberg et Schumacher, voir Sutil dispose d’un des plus gros contrats avec une des plus petites équipes du plateau. Pourtant, sa place pourrait être menacée avant la fin de son contrat fin 2014.
Alors pilote Toyota depuis 2008, Timo Glock avait réalisé de belles performances en 2009 au volant de la TF109, ultime et compétitive machine du constructeur japonais. Le retrait du géant nippon de la Formule 1, fin 2009 a contraint l’allemand à se retrouver sur le marché. Il lui restait une année de contrat qui sera payé par Toyota (3 millions d’euros en 2009 et 4 millions en 2010). Ce qui lui a permis d’accepter, faute de choix un contrat de deux ans (une année+ une année option) avec l’équipe Virgin Racing pour seulement 1 millions d’euros de salaire. Le smic de la F1, mais Toyota payait le reste de son salaire.
En fin d’année, Glock était sur le marché et visait un volant chez Renault, voir Red Bull Racing. En vain. Le profil du pilote n’intéresse guère de monde. Fort d’une saison 2010 solide, John Booth, directeur du team anglais, accepte d’offrir 2 millions d’euros de salaire et de prolonger l’option d’une année. Sauf qu’en 2011, confronté à Jérôme d’Ambrosio (qui payait son volant 5 millions d’euros), les limites du pilote allemand ont été visibles. C’est alors que l’agent de Glock, Hans-Bernd Kamps, a proposé en secret un deal original : permettre au contrat de son pilote, d’être un actif pour l’équipe.
En effet, fort des performances du belge, la société Gravity Management qui gère la carrière de D’Ambrosio, demandait à ce que le pilote soit payé et non plus apporter un budget que l’équipe souhaitait à la hausse. Plus intéressant, Gravity avait demandé John Booth que Glock apporte aussi de l’argent étant donné ses performances. Sous la menace, l’agent de l’allemand a agit sur la naïveté des dirigeants anglais de l’équipe. Glock signe donc un superbe contrat valable jusqu’en 2014.
Ce contrat garanti un salaire de 3 millions d’euros en 2012, 3,5 millions d’euros en 2013 et 4,5 millions d’euros en 2014. Soit un contrat d’une valeur de 11 millions d’euros. Sachant que le budget de l’équipe tourne autour de 50 millions d’euros, cela parait énorme. Toutefois, le contrat est un actif pour l’équipe (cela a été une bonne base pour vendre des parts au constructeur de voiture russe Marussia l’an dernier) et le casser coûterait 15 millions au minium. Un gage de sécurité, qui permet à Glock de critiquer ses équipier (comme dernièrement Pic qui est régulièrement plus rapide que lui) dans la presse.
Sauf que dernièrement la direction de Marussia (ex Virgin Racing) est confrontée à un dilemme. Charles Pic est fort d’un apport garanti sur trois saisons (2012/2013 et 2014) mais bloque à 5 millions d’euros environ. Mais ses performances ne laissent pas indiférent. Toutefois, un certain Max Chilton, actuellement 5ème du GP2, est soutenu par AON (indirectement) pourrait apporter 50 millions d’euros de budget en 2013 pour piloter pour l’équipe. Un record qui fait tourner la tête de la direction de l’équipe.
En effet, si Pic est logiquement sur un siège éjectable (l’équipe lui a demandé une hausse de 2 millions d’apport pour 2013), mais son profil permet de représenter l’avenir de l’équipe et il disposera de 5 millions en 2013 et 2014. Tandis que Chilton et son argent permettront de se séparer de Glock et de son contrat devenu trop lourd pour l’équipe. Au total, c’est un budget présumé de 100 millions d’euros que peut viser Marussia en 2013 et 2014. A suivre donc. Mais les récents propos de John Booth indiquant que « le contrat de Glock est gravé dans la pierre. » est lourd de sens. Et l’argent de Chilton pourrait aller chez Sauber, Williams ou encore Caterham. Des équipes plus séduisantes sur le papier que Marussia aujourd’hui.