La décision prise lundi d’annuler le grand-prix de Bahrein, premier GP de la saison de F1 initialement prévu le 13 mars, n’est pas sans conséquence économique pour les acteurs du sport automobile. Bernie Ecclestone, grand argentier du secteur, mais aussi le Royaume du Bahrein risquent de perdre plusieurs millions d’euros dans l’histoire si la course venait à être purement et simplement sortie du calendrier.
Sportsmaketing.fr , le blog du marketing sportif, fait le point sur une partie des sommes en jeu. Il rappelle que le Royaume du Bahrein a acheté la licence du grand-prix pour 29 millions d’euros (nouveau contrat signé pour 2011). 50 000 spectateurs, au tarif de 120 dollars la place minimum étaient également attendus dans les tribunes.
« Financièrement, c’est Bernie Ecclestone qui a le plus à perdre… »
Qui risque le plus gros dans cette affaire ? Sportune a posé la question à Marc Limacher, éditeur de Tomorrownewsf1.com et du BusinessBookGP : « Financièrement, c’est Bernie Ecclestone, car le royaume du Bahreïn a déjà avancé 29 millions d’euros en début d’année pour le Grand Prix. S’il y a une annulation totale pour la saison, c’est Ecclestone qui rembourse les 29 millions à Bahreïn… Le Royaume est un des plus importants circuits au niveau financier et le Britannique est assez bon négociateur pour éviter d’avoir des problèmes avec le prince héritier. Il est diplomate. »
La clause de type force majeure a été activée avec le GP du Bahrein
La Formule 1 ne dispose pas d’assurance à proprement dit, en cas d’annulation de grand-prix. En revanche, dans les contrats signés avec les pays, une clause de type « force majeure » est stipulée. « Elle inclut les domaines de crise financière et d’ordre politique, reprend Marc Limacher. Cette dernière a été activée pour le cas de Bahreïn, donc elle protège tous les acteurs. Ensuite, les dédommagements sont à négocier entre le prince héritier et Bernie Ecclestone. » Et comme le Britannique ne veut pas se fâcher avec un de ses meilleurs clients…
Un commentaire
Je suis quelques peu surpris par ces déclarations sur le fait que c'est Bernie Ecclestone soit le plus en danger financièrement sur cette opération : il a très bien manoeuvré (comme toujours…) pour laisser la décision aux organisateurs (et donc à la famille royale de Bahrain) de prendre la décision de repousser la course (le communiqué précise bien qu'il espère trouver une date dans le futur quand les événements se seront calmés). Il n'y a donc pas de raison qu'il subisse les conséquences du défaut de son client. Quant à la billetterie, ce n'est pas le problème de Bernie Ecclestone puisque c'est la seule source de revenus qu'il laisse aux organisateurs de course !