Il n’y a pas que dans le Football que la rivalité entre Nike et Adidas est visible. Dans le monde du basket et celui plus feutré de la NBA, cela se transforme en guerre depuis deux ans.
Avant la donne était simple. Le futur MVP était un joueur sous contrat Nike. Depuis les années 80 et l’émergence de Michael Jordan cela relevait de la tradition pour les joueurs et leurs agents. D’ailleurs, en 2003, alors qu’il n’avait pas encore débuté en NBA, LeBron James avait signé un accord avec la marque à la virgule de 90 millions de dollars sur 7 ans, au prix d’une bagarre contre Adidas. Déjà. C’était il y a 12 ans. Mais depuis 2013, la marque allemande a décidé de ne plus subir et d’investir massivement sur le marché américain, pour le plus grand bonheur de la nouvelle politique de la NBA.
Il y a quelques jours, le web s’est enflammé pour l’offre de 200 millions de dollars sur 13 ans formulée par la marque aux trois bandes à James Harden. Il faut y voir tout à l’a fois une réaction et un changement de stratégie de la part d’Adidas. En 2006, la marque allemande a signé un énorme contrat de 11 ans à 400 millions de dollars avec la NBA pour être le seul équipementier officiel de la Ligue. Une belle opération car le logo aux trois bandes était visible tout le temps, sur tous les maillots. Mais, en Mars 2015 surprise. Adidas renonce à se porter candidat à l’appel d’offre de 2017. Grosse sueur froide pour les gérants de la NBA car cela donne une image peu dynamique du renouvellement de ce contrat. Surtout quand l’objectif est de faire grimper le tarif. Fort heureusement, Nike a proposé 125 millions de dollars par an durant 8 ans. Soit un accord d’un milliard de dollars !
Changement de stratégie pour Adidas en NBA
En conséquence de quoi Adidas a plutôt l’intention de dépenser deux fois 200 millions de dollars sur une période supérieur à 10 ans, sur deux joueurs MVP.
Cet ajustement provient aussi du changement de politique de communication et marketing de la NBA. Cette dernière misant surtout sur les MVP en surmédiatisant ces derniers, cela a provoqué par effet de levier, une hausse des prix, des équipementiers. Pour ces derniers l’équation est simple : un MVP surmédiatisé permet de vendre des chaussures et de l’équipement de la marque partenaire. A la manière du Ballon d’or FIFA. Ceci explique la guerre que se livrent Nike, Adidas voire Under Armour pour les tops joueurs.
Stephan Curry il y a deux saisons a signé un contrat record de 300 millions de dollars sur 10 ans avec Under Armour. Nike a riposté avec un deal au même montant et sur la même durée conclu avec Kevin Durant, tout en consolidant ses liens avec LeBron James qui, en 2010 avait renouvelé son contrat avec la marque à la virgule, pour 10 ans environ. Il aura fallu 6 ans à James pour vendre chaque année, l’équivalent de 300 millions de dollars de chaussures à sa marque. La prolongation de 2010 était sur les mêmes bases que le précédent contrat, soit 15 millions de dollars « seulement », mais la redevance sur les ventes pourrait lui rapporter jusqu’à 100 millions de dollars par année, dans le cas ou son label dépasserait le milliard de dollars de recette. Aujourd’hui, selon nos estimations, LeBron James touche 42 millions de dollars de son sponsor. Mais il reste sous payé par rapport à ce qu’il rapporte à la NBA, les franchises clubs et même Nike indirectement dans le futur, car il est le plus gros vendeur de maillots depuis plusieurs saisons.
Cette guerre d’équipementier est une bonne nouvelle pour la NBA. La ligue de basket américaine se porte financièrement bien et maximise un modèle né il y a 30 ans. D’ailleurs Under Armour vise 1 milliard de chiffre d’affaire rien que pour la NBA, tandis qu’il s’annonce que le prochain contrat de LeBron James en 2020 sera le prétexte d’une nouvelle guerre entre les trois marques. Il est probable qu’un nouveau cap sera franchit. D’autant que le joueur sera « agent libre » bientôt et que son salaire pourrait s’élever à plus de 40 millions de dollars par saison. Un record.