Les salaires des joueurs de football sont devenus délirants car les clubs sont de plus en plus inventifs. Témoins, les droits d’images qui ont évolué de manière très intéressante pour des raisons essentiellement fiscales.
Depuis une dizaine d’années la rémunération des joueurs de foot est répartie en deux niveaux : le premier étant le salaire fixe (sans les primes) et le second les droits d’images. Un club comme le Real Madrid demande jusqu’à 50% des droits de ses joueurs stars. Cet aspect relève d’une idéologie simple : Un joueur gagnera plus grâce à l’image du club il est normal qu’en conséquence le club touche sa part du bénéfice. Cet aspect a pris une nouvelle tournure depuis quelques années.
Des contrats liés à l’image du joueur
Ainsi, quand David Beckham a signé pour les LA Galaxy un deal de cinq ans, la garantie était fixée à 50 millions de dollars annuels. Le joueur touchait un salaire de 4 millions d’euros, mais également 50% sur la vente des maillots et un pourcentage sur le sponsoring maillot du club et la billetterie des matchs de phase finale. L’opération lui a permis de toucher, aux meilleures années, jusqu’à 12 millions d’euros annuels. A partir de ce moment là, les clubs ont compris qu’il fallait inverser la tendance afin de contrer l’inflation des salaires, sans perdre de leur rentabilité.
Les trois étages du contrat de Rooney à Manchester United
Prenons l’exemple de la revalorisation du contrat de Wayne Rooney en février dernier, car elle a fait date. Le joueur de Manchester United va en effet toucher 19 millions d’euros de salaire dans les prochaines années mais ce contrat a trois étages.
Le premier étage est le salaire. En réalité il est le même que celui du contrat signé en 2010, soit 11,5 millions d’euros. Le second tient aux droits d’images qui n’évoluent guère eux aussi et sont compris dans la rémunération (2 millions d’euros par ans). C’est le troisième étage qui est le plus intéressant car c’est la base d’un accord qui permet à Manchester United FC de vendre l’intégralité des droits sponsorings de Wayne Rooney. A ce titre, le club fait une avance qui est comprise dans le salaire, soit 5.5 millions d’euros par année. Ainsi dans les 5 prochaines années, Rooney pourrait bien dépasser les 20 millions d’euros selon nos estimations.
Une pratique largement répandue en Amérique latine
Dans l’absolu la pratique n’est pas nouvelle car largement utilisée au Brésil et en Argentine. Neymar, par exemple, touchait 7 millions d’euros de salaire, mais le club de Santos n’en déboursait que 2,5 millions en propre. Le reste était du sponsoring direct obtenu par le club pour le joueur, suivant un complexe circuit. Cette pratique sud-américaine pourrait donc bien se répandre, maintenant que Manchester United a signé Rooney dans ces termes.