La question est sensible en équipe de France de football et l’était bien avant le tweet polémique de la compagne de Samir Nasri. Les réseaux sociaux, c’est un vrai casse-tête pour Didier Deschamps et s’il le pouvait, le sélectionneur tricolore en interdirait totalement leur usage à l’occasion du Mondial 2014.
Plutôt que d’interdire les réseaux sociaux au Mondial 2014, mieux vaut user de pédagogie
Seulement les Facebook, Twitter et autre Instagram occupent tellement de place dans notre quotidien qu’il n’est plus concevable de proscrire leur utilisation. « Mieux vaut un peu de pédagogie bien faite qu’une interdiction complète », résume Serge Valentin à l’origine des Prix Sport Numericus qui récompensent chaque année depuis 4 ans, les meilleurs acteurs et initiatives du numérique.
Faire confiance aux spécialistes du web et contrôler ses écris…
Par pédagogie, il entend le respect de règles d’utilisation propres au groupe. Certaines coulent sous le sens et pourtant ne sont-elles pas toujours appliquées. Les exemples, y compris récents ne manquent pas. D’autres tiennent plus au conseil pour que les réseaux sociaux servent à dessein à la communication et la promotion de l’athlète et du groupe dans son ensemble. En voici cinq qui, si elles sont suivies d’effets, permettront d’éviter toutes polémiques dont Didier Deschamps souhaite tant se prémunir.
Les six recommandations de Serge Valentin (Sport Numericus) pour un bon usage des réseaux sociaux
Garder ses états d’âme pour soi
« Mettre ses problèmes sur la place publique n’a jamais été la meilleure façon de les résoudre, explique Serge Valentin. Ce n’est pas en prenant à partie l’opinion publique que l’on en tire avantage. Pour moi c’est totalement inefficace ». La preuve étant le Tweet de la compagne de Nasri, Anara Atanes, suite auquel Didier Deschamps a porté plainte.
Etre à l’écoute de ses fans
C’est fondamental. « Il faut qu’il y ait une vraie éducation à ce qui intéresse réellement les fans pour ne pas les saturer inutilement de choses personnelles » prévient le fondateur des Prix Numericus. Qui rappelle aussi que la politique est l’un des terrains les plus glissants pour les athlètes. Pour être un bon communiquant, un sportif doit avant toute chose s’intéresser à ceux qui le suivent pour mieux répondre à leurs attentes.
Faire confiance à un community manager
Pour le fondateur de Sport Numericus, l’idée n’est pas de retirer à l’athlète la gestion des réseaux sociaux (sauf pour ceux qui ne souhaitent évidemment pas en assurer la gestion) mais de l’aider dans la pratique. « Pour le coacher, lui permettre d’avoir les bons réflexes. Tout en laissant au sportif le soin d’assurer le contenu« . Par contre, tempère-t-il, « dès qu’une communauté dépasse une certaine taille et que le temps de l’athlète l’autorise moins à communiquer, cela devient nécessaire de confier l’entière gestion des réseaux sociaux à l’expertise d’un community manager. »
Intégrer un responsable des réseaux sociaux dans l’encadrement des Bleus
C’est Philippe Tournon, responsable de la communication de l’équipe de France qui s’en charge. Mais Serge Valentin suggère plutôt l’intégration d’une personne spécifiquement dédiée à la question. « Après Knysna les réseaux sociaux sont une bombe à retardement. Il vaudrait mieux qu’ils aient un coach qui les accompagne et les conseille pour cadrer la pratique. »
Responsabiliser les cadres
A l’exemple de ce que fait Manchester City. Serge Valentin détaille : « L’année dernière, nous avons reçu une délégation du club. Le responsable de la communication nous expliquait que chez eux, tout ce qui sortait du cadre de Manchester City et de la vie du club passait par le capitaine. C’est lui qui gère la communication de son équipe. »
Privilégier les réseaux d’images et de vidéos
Souvent moins sujets à polémique et aussi efficace sinon plus que les classiques Twitter et Facebook. « Deux réseaux sont devenus particulièrement intéressants pour les sportifs. Instagram d’abord. Mais surtout, comme la vidéo se développe, les contenus de Vine marchent très bien. »
Sport Numericus kézako ?
Cela fait quatre ans que les Prix Sport Numericus récompensent les meilleure initiatives du numérique qu’elle soient l’oeuvre d’un athlète, d’un club, d’une fédération… C’est l’occasion pour Serge Valentin et ses équipes de réunir tous les acteurs du sport et du numérique dans un cadre propice à la rencontre et aux échanges. En quatre ans, plus de 1.500 professionnels du sport et du numérique ont participé. Ce 26 juin au stade Jean-Bouin à Paris se dérouleront les rencontres du Sport et du Numérique. Conférences, ateliers pratiques et découvertes des nouveautés du web seront au programme.