Après les modèles économiques du Bayern Munich, d’Arsenal, du Real Madrid et de l’Olympique Lyonnais, Sportune se penche sur le modèle économique du Milan AC. On peut considéré le Milan comme l’une des icônes d’une époque ou un milliardaire reprend une équipe de football, utilisant sa puissance financière pour en faire un outil de promotion. Toutefois, les temps changent. Silvio Berlusconi ne souhaite plus assurer chaque année les 60 millions d’euros de perte financière de son club et le grand Milan est forcé d’évoluer vers un modèle plus serein. Notons que le modèle économique du club est équivalent à celui de la Juventus Turin et de l’Inter Milan…
Le Milan AC s’est mis au salary cap
Il est loin le temps du Milan AC qui avait le plus gros budget d’Europe (350 millions de francs au début des années 90), payant ses stars comme Van Basten, Gullit, Rijkaard une fortune. Par exemple en 1988, Berlusconi avait prolongé Gullit pour l’équivalent aujourd’hui de 450.000 euros par mois et une prime de titre d’un total de 9 millions d’euros sur une période de 4 ans. Berlusconi n’avait-il pas proposé un contrat de deux ans à Michel Platini en 1987 pour un total de 10 millions d’euros d’aujourd’hui ? C’était la belle époque où l’homme d’affaire italien déboursait des sommes folles pour le mercato, afin de rendre son équipe indestructible. Aujourd’hui, le Milan dispose d’un budget d’environ 235 millions d’euros annuellement (assez stable depuis 10 ans d’ailleurs), mais présente des déficits annuels compris entre 50 et 70 millions d’euros. Sa masse salariale représentait un total de 160 millions d’euros (avant la purge de l’été 2012), elle doit atteindre 95 millions d’euros par année maxi, soit 40% du budget. Le salaire maximum est désormais entre 4 et 5 millions d’euros annuels net. Le club vise à installer une grille de salaire stricte et proche de ce que réalise Arsenal.
70M€ de revenus marketing annuel au Milan AC
Son budget se répartit de la manière suivante : Les revenus marketings sont évalués à 70 millions d’euros et surtout basé sur le contrat de sponsoring maillot Fly Emirate, d’une valeur de 15 millions d’euros, ainsi que son contrat avec Adidas de valeur équivalente. Les tournées en Asie rapportent 10 millions d’euros. Le ticket d’entrée est d’un million d’euros pour le sponsoring et les produits dérivés ne représentent pas une énorme source de revenu, environ 20 millions d’euros.
Un stade aux revenus limités
La seconde source de revenu du club est son stade. Fort de près de 80.000 places, San Siro rapporte au club l’équivalent de 60 millions d’euros chaque année, essentiellement grâce à la billetterie et les loges. Toutefois, le stade n’est pas une enceinte moderne comme celle de l’Emirate Stadium et son exploitation en reste limitée, bien qu’elle ait été la première du genre du football moderne il y a 20 ans.
Le Milan AC s’est fait doubler dans les droits TV
La troisième source de revenu du Milan AC reste les revenus TV qui représentent 105 millions d’euros. Ses droits comprennent un ensemble complexe de part sur les droits TV en Italie via le satellite, la Ligue des Champions, la TNT (pour certaines matches) et la télévision publique. Les revenus des droits TV du Milan sont relativement stables depuis 10 ans. A l’époque, le club touchait le plus d’argent dans ce domaine, loin devant les FC Barcelone et Real Madrid.
Le capital du Milan AC pourrait s’ouvrir…
Acheté en 1986 par l’homme d’affaire Silvio Berlusconi le capital de l’Associazione Calcio Milan Società per Azoni est divisée en 48 millions d’actions d’une valeur nominale de 52 centimes d’euros et contrôlée à 99.9% par la Fininvest Spa, la holding de Berlusconi. Longtemps, les actifs et passifs de l’équipe étaient ajoutés à ceux de la Holding. Pourtant, il existe une procédure d’ouverture de 25% du capital pour 180 à 200 millions d’euros qui est à l’étude depuis 6 mois environ.
Une grille pour les transferts au Milanc AC
Aujourd’hui l’homme d’affaire a décidé de réduire la voilure et de faire appliquer à son club une logique d’entreprise. Au Milan, les transferts ne sont déjà plus payés cash comme auparavant. En 2010, le premier effet de la nouvelle politique s’appliquait pour Zlatan Ibrahimovic transféré du FC Barcelone pour 24 millions d’euros, mais en réalité payé en trois versements de 8 millions d’euros. La tendance se confirme pour Mario Balotelli, transféré pour 20 millions, mais payé en 5 fois. Plus intéressant, le club a mis en place une grille pour son marché des transferts : elle ne dépensera qu’entre 6 et 8 millions d’euros pour un défenseur, 6 à 8 millions pour un milieu de terrain et 20 à 25 millions pour un attaquant. L’objectif est aussi de faire des plus values comme pour Kaka (acheté 18 millions d’euros et vendu 68 au Real Madrid). En cela le Milan vise des jeunes joueurs et s’inspire d’Arsenal. En somme, elle inclura désormais à l’avenir la valeur des transferts dans son bilan financier. Une nouveauté.
Un commentaire
Très bonne analyse.
Et bravo au Milan pour cette nouveau modèle de gestion ou management.