L’Euro 2012 de handball n’est pas franchement bien parti pour l’équipe de France, cette semaine, en Serbie. Les hommes de Claude Onesta ont déjà connu deux défaites en trois matches. Aujourd’hui, il faudrait un miracle pour voir nos Bleus que l’on pensait pourtant invincibles avant la compétition, atteindre les demi-finales. Au point qu’on peut se demander si le nouvel aura médiatique de la bande à Nikola Karabatic n’a pas eu un effet négatif sur l’équipe ? Le journal Le Monde a posé la question, ce samedi, au sélectionneur national, qui a lui même admis que cela faisait partie des « difficultés actuelles »: « Tu te dis qu’ils sont assez grands pour le gérer, sauf que c’est compliqué. » Claude Onesta détaille ensuite tout le bien (ou pas) qu’il pense de Twitter et de tous ces nouveaux modes de communication qui semblent gêner l’équipe de France. Une sacrée tirade qui devrait faire plaisir (ou pas) aux geeks.
Les Bleus ne ratent l’Euro 2012 de handball à cause de Twitter, mais quand même…
« J’ai jamais autant entendu parler de ces trucs de Twitter, de followers, de fans que ces jours-ci. Je croyais que c’était un truc d’adolescents. Ma fille, qui a 20 ans, a plein d’amis, me dit-elle. J’en vois jamais un à la maison parce qu’ils sont dans l’ordinateur. (…) Moi, je suis naïf, je trouve ça impudique, qu’on puisse raconter sa vie à tout le monde, c’est pas comme ça qu’on a été éduqué et qu’on a vécu. »
Onesta: « Il vaut mieux en avoir 3 bons (des amis) que 10 000 cons » sur Twitter
Onesta enchaîne: » Un mec te dit : “Combien t’as de followers ?” Moi j’en ai pas parce que je suis pas dans le bordel, je sais même pas comment on allume le truc. Et lui il te dit : “Moi j’en ai tant, j’en ai plus que lui et que l’autre, mais putain, j’en ai moins que machin.” Mais c’est pas des vrais amis. Il vaut mieux en avoir trois bons que 10 000 cons, que tu sais même pas qui c’est. Sauf qu’ils te disent : “Mais commercialement, si je veux vendre mon image, je la vends dans sa capacité de rayonnement.” »
Twitter, une « perte d’énergie » pour les joueurs, selon Onesta
Bien sûr, Claude Onesta ne va pas jusqu’à imputer les défaites des Bleus à Twitter et Facebook, mais il parle tout de même d’une « perte d’énergie »: « A un moment donné, celui qui n’y est pas et qui continue à être hyperconcentré, il va finir par se sentir trahi par les autres. Il va dire : “Je veux bien que l’autre, il travaille son image, mais si c’est pour participer à notre échec collectif et donc à la détérioration de la mienne…” Ils vont finir par s’engueuler. » On l’aura compris, inutile de chercher le profil Twitter officiel de Claude Onesta…