Ne plus avoir aucun contrôle sur sa communication. Cela peut sembler totalement aberrant pour une entité sportive et pourtant c’est exactement ce qu’il se passe à Boca Juniors, un club parmi les plus mythiques d’Argentine et même d’Amérique du Sud. Depuis avril 2009, en effet, Boca Junior a fait externaliser sa communication sur les réseaux sociaux et le site officiel à une société spécialisée. Société qui profite depuis plusieurs semaines de l’aubaine pour faire de la propagande…
A Boca Juniors, politique et football font ménage ensemble
Car voilà, ainsi que nous le raconte Maxence Karoutchi, auteur du blog SportBizzInside qui vit à cheval entre la France et Buenos Aires, ce 7 décembre en Argentine devait être signée une loi sur les médias visant à ouvrir encore plus la concurrence et ainsi mettre mal la domination du groupe de télévision Clarin qui compte parmi les opposants à l’actuelle Président de la nation argentine, Cristina Kirchner. Simple question de politique nous direz-vous qui ne doit rien au ballon rond ?
Une crise identitaire unique dans l’histoire du club
Et bien si car on sait que là-bas, médias, pouvoir politique et football font souvent ménage ensemble sans que cela soit toujours une réussite. Mauricio Macri, aujourd’hui gouverneur de la ville de Buenos Aires et membre d’un parti d’opposition à Kiercher fut aussi pendant de longues années, le président de Boca Juniors. Bref, tout est sous connexion avec le reste. Au point de faire traverser, au club de Boca Juniors, une crise identitaire unique dans l’histoire du football.
Les réseaux sociaux pour semer la fronde
Cela, parce qu’il y à la tête de l’entreprise chargée de la communication du club deux hommes, Julián Weich et David Rozencwaig, qui sont parties prenantes pour la résolution de Cristian Kiercher. Et qui le font savoir sans retenues, grâce aux centaines de milliers de fans des groupes Facebook et Twitter de Boca Juniors.
Qui serait un bon coach pour le club ?
C’est ainsi qu’après avoir matraqué en diverses occasions, la nécessité démocratique de la nouvelle loi, ils ont semé la zizanie en proposant aux fans et followers, des sondages particulièrement embarrassant pour la direction du club. Exemple récent qui l’illustre : tandis que Boca Juniors cherchait à prolonger le contrat du coach Julio Falcioni en dépit des réticences de certains supporters, il a été demandé aux fans sur les réseaux sociaux, de donner le nom de l’entraîneur qu’ils souhaiteraient voir au club. En est ressorti, très majoritairement, le nom de Carles Bianchi ; l’homme qui a donné ses lettres de noblesses au club.
Riquelme pour envenimer la bataille
Pris dans la tenaille, la direction du club prendra finalement la décision de ne pas prolonger le contrat de son coach. Boca a perdu une première bataille et est en passe d’en perdre une deuxième car Riquelme, joueur emblématique de l’équipe, s’en est allé en claquant la porte avec moultes reproches à faire à la direction. Bien sûr il a trouvé tout le réconfort souhaitée chez les détracteurs du club. Preuve que le chapitre est encore loin d’être clos même si la direction de Boca Juniors envisage de rompre le contrat initié en 2009 et qui court jusqu’en 2015.