L’avenir du sport mécanique de haut niveau entame une phase de réflexion sur l’idée de proposer un produit client à des équipes. La Formule 1 hésite avec la voiture cliente, tandis que la MotoGP fait une proposition pour convaincre via Honda, cette semaine. Face à la crise, le monde des circuits doit trouver un compromis entre la compétition par la recherche et la compétition par le nombre….
Depuis quelques temps maintenant, la Dorna, société commerciale du MotoGP entame une réflexion avec les principaux constructeurs de la discipline pour permettre d’offrir une moto production. Honda avait déjà annoncé son intention de lancer une RC213V Production pour les équipes Gresini et le pilote nippon Ryuichi Kiyonari. Sauf que l’instance commerciale du deux roues n’était pas vraiment en faveur de cette idée. Mais les arguments sont valables. En effet, le prix maximum de cette moto dans un team satellite sera de 1,5 millions d’euros pour l’année. La moto en elle-même en coûtera 1 million. Honda tente de convaincre Yamaha du bien fondé de l’idée afin d’influencer la Dorna. Ducati hésite encore, il est vrai que pour la marque italienne l’idée d’un team satellite est aussi une rémunération plus qu’importante pour son équipe première. Un prix plafonné de cette moto ne lui permettrait pas d’équilibrer son modèle économique.
Mais, il n’y a pas qu’en MotoGP qu’il existe une réflexion. La Formule 1 depuis 5 ans maintenant hésite et tue régulièrement les projets dans ce sens. En fonction des intérêts du moment. En 2008, Prodrive devait arriver en Formule 1 avec une McLaren cliente qu’elle devait toutefois payer 100 millions d’euros chaque année. Un produit clé en main, précisons le. Red Bull a aussi vendu son étude auprès de la Scuderia Toro Rosso entre 2007 et 2009 pour la modique somme de 12 millions d’euros annuel. Une source financière loin d’être négligeable aujourd’hui. Depuis deux saisons, les tops team proposent des composants communs aux plus petites équipes du plateau. Les synergies existent, reste à franchir le pas.
Ferrari est en faveur depuis longtemps pour une 3ème voiture cliente et a fait plusieurs propositions depuis 2009. En vain jusqu’à présent. Mais, il semblerait que le vent ait changé d’orientation depuis quelques mois en faveur de la monoplace cliente. Gage de sécurité sportive et économique.
La crise économique et du sponsoring aidant la réflexion, la Dorna et la Formula One Management négocient des alternatives pour garantir l’équation du spectacle, du nombre et de la compétitivité, tout en maintenant le coût raisonnable.