La question se pose, au lendemain de l’entretien donné par le nouveau directeur général du Paris Saint-Germain, Victoriano Melero, au quotidien Le Parisien. Au journaliste Laurent Perrin qui lui demande : « Quel est l’impact de la baisse des droits télé de L 1 sur les finances du club ? », le dirigeant lui répond : « On perd 50 millions d’euros (M€) cette saison. L’impact est réel, surtout par rapport à nos concurrents européens. À nous de trouver comment compenser ce manque à gagner. »
Que la nouvelle grille de répartition à la baisse ait un impact sur les finances du club champion de France, comme d’ailleurs sur l’ensemble des clubs de l’élite du football français, est réel. Que le manque à gagner pour le PSG soit de 50 millions d’euros est possible. Mais est-il seulement imputable aux recettes en droits TV de la Ligue 1 ? Lui seul le sait. Mais il est permis d’en douter.
Le PSG a gagné 59,7 M€ des droits de la Ligue 1 en 2023
Cela de manière très factuelle, en se plongeant dans les comptes individuels des clubs, que publie chaque saison la Direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG). En 2023, au dernier bilan connu, le Paris Saint-Germain a revendiqué 165,666 millions d’euros, à la ligne des « droits audiovisuels ». Mais ce total englobe toutes les compétitions, la Ligue 1 à elle seule vaut à l’équipe francilienne un revenu de 59,7 millions d’euros. Plus de la moitié des recettes (61%) émanent en effet de son parcours en Ligue des champions.
En détail, sur 165,666 millions d’euros générés, 101,3 millions ont été payés par l’UEFA pour la campagne du club (éliminé en huitièmes de finale), en Ligue des champions, 59,7 millions correspondent à la Ligue 1 et 4,6 millions aux autres droits, comme la participation à la Coupe de France ou au Trophée des champions.
Ainsi, en prenant au mot Victoriano Melero, le PSG ne gagnerait plus que 9,7 millions de la Ligue 1, sachant que l’Olympique de Marseille, son dauphin sur les recettes produites en 2023, a perçu 40,7 millions d’euros. Ça n’enlève toutefois rien au fait que la Ligue 1 demeure très fragile face au reste de l’Europe et que les nouveaux accords de diffusion vont accroître encore plus les écarts.