Si l’annonce de la signature de l’ingénieur Adrian Newey chez Aston Martin Racing jusqu’en 2029 a fait le tour du monde, l’équipe Alpine a tenté de s’attirer les faveurs de l’ingénieur au nez et à la barbe de l’écurie anglaise, avec une offre de dernière minute. Dès le retour du sulfureux Flavio Briatore dans l’univers d’Alpine, la rumeur d’un entretien avec Adrian Newey s’est comprise dans le package de l’équipe française pour construire le futur.
Dans les faits, Briatore a eu une discussion avec son ami, Eddie Jordan, qui est aussi l’agent de Newey, afin de comprendre que la rémunération actuelle de l’ingénieur le plus titré de l’histoire de la Formule 1 avoisinait les 25 millions d’euros, et que les discussions pour l’avenir seraient dans un registre supérieur. Estimées au tarif de 50 millions. Le consultant a pris note.
Une offre utile pour Alpine
Dans le jeu des négociations, c’est ainsi que l’équipe française, Alpine est entrée dans la liste des prétendants pour embaucher Newey. Un coup de communication subtil pour l’ensemble des parties. D’un côté, Eddie Jordan pouvait jouer avec plusieurs écuries en parallèle, pour obtenir le maximum d’un contrat, de l’autre, les écuries pouvaient utiliser l’image de Newey, pour développer une crédibilité à diverses niveaux de leur projet. Et alors que l’ingénieur anglais allait signer avec Aston Martin Racing, Eddie Jordan a reçu une offre d’Alpine, par Flavio Briatore. L’écurie française est d’accord pour 50 millions d’euros. L’agent irlandais n’en revient pas. Mais le choix de Newey était déjà fait. Ce sera Aston Martin Racing à partir de 2025.
Adrian Newey a finalement signé un contrat jusqu’en 2029 d’une valeur total de 185 millions d’euros (25 millions de salaire, 12 millions de primes), et une participation au capital, dans le cadre de la société Alphabet Shares.
La question de la volonté du recrutement de Newey
Cette offensive de Flavio Briatore sur Adrian Newey est à comparer à celle d’il y a 24 ans, du même Flavio Briatore avec Mike Cascoyne. C’était en 2000, avant le grand marché des cerveaux qui a débuté durant la saison 2001 et qui a fait exploser de 15 à 20% les salaires des ingénieurs. Cet échec du recrutement est néanmoins relatif pour Alpine. L’opération Newey/Alpine était destiné à envoyer un message de crédibilité pour une écurie en reconstruction. Finalement, Flavio Briatore n’avait probablement pas l’intention de recruter Adrian Newey chez Alpine, mais plutôt de renforcer sa crédibilité de recrutement de potentiels ingénieurs dans les prochains mois.