Alors que le processus de cession du club est en cours, au stade des négociations exclusives entamées avec le groupe Kilmer, flash back au début de ce siècle, à l’arrivée des actuels propriétaires de l’AS Saint-Etienne que sont Bernard Caïazzo et Roland Romeyer. Ils le sont devenus en 2004, mais ils l’ont rejoint plus tôt en 2003, alors que les Verts étaient en Ligue 2. Et en difficultés financières.
Romeyer et Caïazzo ont relancé l’ASSE quand elle était dans le dur
Faut-il leur reconnaître d’avoir à l’époque sauvé un monument en déliquescence, puis de l’avoir redressé, étape par étape, en conjuguant l’aspect sportif au financier. Sous leur règne, les Verts ont le plus souvent été bénéficiaires que déficitaires. Mais depuis, d’abord le départ sportif de Christophe Galtier après neuf saisons au club (et en dépit de la bonne période Gasset en suivant), puis de la crise de la Covid en 2020, tout a changé défavorablement.
Un modèle économique qui s’est transformé dans le temps
Même le modèle économique du club s’est transformé. Jusqu’alors considéré comme une activité « parallèle » à la vie économique du club, le trading est devenu un axe à part entière du business de l’ASSE. Tel que nous le révélions récemment sur Sportune, la direction stéphanoise « considère que l’activité ‘Trading joueurs’ fait partie intégrante de son modèle économique et enregistre dès lors les cessions de joueurs en produits d’exploitation et les charges afférentes (honoraires des agents, dotations au amortissements…) également en exploitations ».
Cela suppose depuis, qu’elle inscrit les opérations sur le marché des transferts dans son produit de l’exploitation à l’opposé de tous les autres clubs professionnels. Pour plus de clarté et d’homogénéité dans le temps, nous avons retiré les « indemnités de mutation », quand elles étaient ajoutées au chiffre d’affaires du club, dont voilà ci-dessus dans notre graphique, l’évolution dans le temps.
Après une période plutôt faste, la machine s’est enrayée depuis la Clovid
Il en ressort qu’après une période de progression globale sur un peu plus d’une décennie jusqu’au pic de l’exercice 2018-19, l’AS Saint-Etienne peine manifestement plus que d’autres a digérer les effets du Covid sur l’activité économique du club, ce qui a eu pour effet d’affaiblir le sportif pour la relégation que l’on sait, en Ligue 2. Elle jusqu’alors si vertueuse n’a connu que des saisons au quasi strict équilibre depuis 2020, avec une perte de 6,8 M€ net en 2022, à la descente du club. L’arrivée de nouveaux investisseurs semble donc plus que nécessaire pour relancer un business à bout de souffle et sans solution pérenne pour relancer la dynamique.