Il y a une dizaine de jours, le match entre le PSG et Monaco – qui s’est soldé par une victoire de l’équipe parisienne 5 à 2 – n’étais pas seulement une confrontation entre deux clubs, mais la rencontre entre deux stratégies en matière de développement pour leurs enceintes sportives. Tandis que le PSG se heurte à des obstacles pour moderniser le Parc des Princes et menace de s’exiler ailleurs l’ASM attend toujours, de la part de l’État monégasque, une rénovation en profondeur du vieillissant Stade Louis II.
Le 28 novembre dernier, dans une interview à la BBC, le directeur du sponsoring du PSG Marc Armstrong déclarait que le « Parc des Princes » était « le siège historique du club parisien » et qu’il avait « la préférence de la direction », que celle-ci était prête à assumer d’importants travaux de modernisation du stade, à la condition « que la ville accepte de vendre » l’enceinte. Une main tendue vers l’hôtel de ville ?
Car il y a encore quelques semaines, la menace de bâtir un nouveau stade avait été brandie par la direction du club de la capitale, toujours confrontée au refus de la mairie de Paris de vendre l’enceinte sportive. En effet, depuis plusieurs années, la direction qatarie cherche à moderniser son stade, mais impossible sans l’accord de son propriétaire, la municipalité. Nasser Al-Khelaïfi n’avait alors pas hésité à menacer de déménager au stade de France, privant Anne Hidalgo des deux millions d’euros de loyers versés par le club chaque année. Mais selon RMC, le stade de la plaine Saint-Denis se serait avéré trop cher, et les travaux nécessaires pour accueillir plusieurs matchs par semaines, trop onéreux. Une bataille en bord de Seine qui en rappelle une autre du côté de la Méditerranée.
Stade Louis II de Monaco : Un Patrimoine en Attente de Rénovation
Car l'AS Monaco, de son côté, fait face à une situation similaire pour le Stade Louis II, un édifice emblématique mais vieillissant. Malgré son héritage historique et une architecture unique, le stade n'a connu aucune rénovation majeure depuis sa construction 1984, à l'exception de quelques améliorations mineures. Alors que le club fêtera ses 100 ans d’existence en 2024, les premiers coups de peintures se font encore attendre. Pourtant, en 2022, le Prince Albert lui-même avait reconnu que l’enceinte était « vétuste ».
En effet, les plans de modernisation annoncés en 2014 par le gouvernement monégasque n'ont pas encore abouti, suscitant la frustration des supporters. Les ultras rouge et blancs expriment d’ailleurs régulièrement leur impatience face à la lenteur des travaux, reportés quand il s’agit du football : le centre nautique fut rénové en 2018, la nouvelle salle « Gaston Médecin » pour le terrain de basket inaugurée en 2022… Mais toujours rien pour le ballon rond, ses gradins démodés et sa structure qui se dégrade d’années en années. Une situation mal vécue par les partisans de l’ASM, qui ne répond plus au standing d’un club qui vise chaque année la tête du championnat et qui accueille régulièrement d’autres grandes écuries européennes.
Soudés, supporters et membres de la direction attendent désormais que la promesse de rénovation soit tenue et ils continuent d’insister auprès du gouvernement monegasque pour enclencher rapidement le début des travaux. Car hors de question, du côté de l’ASM, de quitter un stade Louis II désormais indissociable de l’identité monégasque. Un choix qui n’est peut-être pas celui du PSG : le club parisien collaborerait désormais avec les cabinets d'architecture Pierre Ferret et Populous sur un projet de nouveau stade. Un projet chiffré… À un milliard d’euros.
Les deux clubs ne sont donc pas seulement deux prétendants au titre. Ce sont aussi deux gestions différentes de leurs stades qui se rencontrent : alors que le PSG aspire à un développement ambitieux et coûteux, les supporteurs de l’ASM font pression sur la principauté pour qu’elle comble au plus vite ses retards dans la modernisation d'un stade chargé d’histoire. Deux projets, deux stratégies.