« Un jour l’Europe parlera marseillais ». Les plus jeunes d’entre vous ignorent peut-être de quoi l’on cause, c’était en 1999, un slogan d’adidas, à l’époque où la marque aux Trois bandes était encore viscéralement liée à l’Olympique de Marseille. Le 20e siècle s’est achevé, l’OM rêve toujours de reconquête européenne et adidas a quitté la région, remplacée sur le maillot des Phocéens par la cousine Puma.
Podologue de l’OM et fondateur de Wizwedge
Entre temps, à Marseille, est née une marque du sport, qui ne dirait pas non à conquérir un jour, le Vieux Continent. Et plus si affinités. Elle s’appelle Wizwedge, et si à son sujet on fait un parallèle avec l’OM, c’est parce que Jean-Luc Guer qui l’a imaginé et créée, est également depuis seize ans, le podologue officiel du club phocéen. C’est justement au contact des professionnels du sport que lui est venue l’idée.
Des chaussures avec et pour les professionnels
Pas immédiate, il a d’abord été question pour lui de comprendre ce qui devait être amélioré dans les produits existants. Jean-Luc Guer l’explique : « Les plus grands chercheurs en biomécanique ont montré le chaussage comme le facteur le plus délétère, dans la récidive de certaines blessures. C’est comme ça que j’ai démarré mes travaux de recherche. » D’un brevet à un autre, il créé en 2012 la société Wizwedge (contraction de « wedge » du drop du talon et de Wiz de l’anglicisme « wizard », pour la « magie »), avec le W pour logo.
Florian Thauvin un joli coup de projecteur
C’est d’abord pour obtenir des validations scientifiques et industrielles de ses travaux. Ce n’est que quelques années plus tard que sont produites les premières chaussures à destination des footballeurs et rugbymen. Florian Thauvin, alors en convalescence, les éprouvera aux entraînements dans son programme de réathlétisation. Cela donnera à la jeune marque marseillaise un premier coup de projecteur. D’autres suivront.
Près d’une centaine d’ambassadeurs
Wizwedge compte aujourd’hui près d’une centaine d’ambassadeurs, comme Romain Alessandrini dans le foot, Antonie Claassen et Henry Chavancy du Racing 92 rugby et parce qu’après les crampons, la marque s’est développée sur les terrains du running et du trail, elle a aussi Muriel Hurtis où l’ancien recordman européen du marathon, Benoît Z. « Le plus souvent ce sont eux qui se rapprochent de nous, pour que nous les accompagnons dans leur protocole. Benoît Z est à la fois ambassadeur et impliqué dans les travaux d’ingénierie de nos chaussures. »
Bientôt la sortie d’une collection « Wizwedge for everyone »
Après le monde professionnel, la marque cherche à s’étendre à un plus large public dans un look plus « lifestyle ». En ce moment, une campagne participative est ouverte, avant de lancer la production. Une fois les 1 000 premières paires commandées, toutes les 100 supplémentaire Jean-Luc Guer et ses équipes promettent d’en offrir 10 au personnel hospitalier. La collection porte le nom de « Wizwedge for everyone », elle est un éventail de produits de la mode et du running.
« 80% de vibrations en moins dans les muscles et les tendons »
Mais alors, qu’est-ce que les chaussures « made in Marseille » ont de différent ? « Il y a des blessures pour lesquelles nous constatons 70% de récidive », avance d’abord son concepteur. Pour préciser derrière : « Par rapport à une chaussure traditionnelle, le concept permet d’avoir 80% de vibrations en moins dans les muscles et les tendons. 40% de contraintes en moins dans les os. Et 30% de renvoi, c’est-à-dire que c’est le même effort, avec un tiers de fatigue en moins. » La startup Wizwedge repose sur une douzaine de personnes entre les associés, l’équipe dirigeante, les salariés et les prestataires. Pour voir plus grand, elle va se décliner plus large, vers d’autres produits textile. Déjà des chaussettes de confort et de récupération. Et bientôt plus.